Isaac Pierre Bangoret (écrivain): "Ouattara et Compaoré, le mal de l'Afrique et les négriers africains de la seconde traite négrière"

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - LE MAL DE L’AFRIQUE; LES NÉGRIERS AFRICAINS DE LA SECONDE TRAITE NÉGRIÉRE, OUATTARA ET COMPAORÉ, Par Isaac Pierre Bangoret.

Blaise Compaoré et Alassane Dramane Ouattara (ADO). Image d'archives.

La traite négrière qui précéda la colonisation eut des conséquences désastreuses sur notre continent, et constitue l’une des principales causes du sous-développement des pays africains. Nous assistons à une seconde traite négrière plus agressive, meurtrière, qui devrait aboutir, logiquement, à une seconde colonisation plus subtile ; celle juridique. Le commerce des esclaves noirs supposait des réseaux d’approvisionnement, des groupes organisés dont les membres étaient aussi bien occidentaux qu’africains (des chefs coutumiers, traditionnels, des souverains africains et leur Cour). L’on assista au dépeuplement de l’Afrique, à cette plaie psychologique qu’est le complexe d’infériorité (qui phagocyte, jusqu’à ce jour, l’esprit de nombreux Africains), à l’exploitation abusive de nos ressources matérielles et humaines. La traite négrière actuelle qui ne consiste plus à vendre des esclaves aboutit, cependant, aux mêmes conséquences désastreuses; il s’agit principalement du dépeuplement de l’Afrique ; l’exil forcé de nos intellectuels, de nos scientifiques, de nos officiers, de nos jeunes, à cause des dictateurs comme Ouattara et Compaoré, qui emprisonnent et assassinent le peuple, avec la bénédiction de l’Occident. De nombreux africains, spectateurs passifs, finissent par se convaincre de cette « suprématie » mensongère des Occidentaux sur les Noirs. Durant le commerce triangulaire, les marchands d’esclaves européens prenaient en Afrique de l’or, du sucre, du tabac, du café, du cacao, des esclaves etc…, qu’ils vendaient sur le continent américain et les produits européens, américains, étaient écoulés sur le marché africain. Ce principe du commerce triangulaire qui consiste à exploiter les matières premières d’une Afrique qui doit rester dépendante de ses « maîtres » reste inchangé, puisqu’il n’est pas permis aux pays africains de transformer leurs propres matières premières. Toute orientation politique ou commerciale de ces pays doit être conforme à la volonté des « maîtres ». Dramane Ouattara (l’économiste guerrier, le commerçant) et Compaoré (le chef de guerre), sont ces négriers africains contemporains, pionniers de la seconde traite négrière et de la colonisation juridique de l’Afrique, installés, au moyen de la force, par les commerçants-négriers occidentaux, dans le but de maintenir le même système d’exploitation de l’Afrique. Un saut dans le passé nous permet de mieux comprendre leurs stratégies politico-militaires. La première école officielle française fut créée à Elima (dans le sud du pays) le 8 août 1887, alors que les populations du Nord (de l’empire Kong ou empire Ouattara), un État musulman fondé en 1710, avaient, grâce à l’alphabétisation (en langue arabe), à leur expérience commerciale, et leur tradition islamique, transformé la cité de Kong en un marché international où s’échangeaient des marchandises en provenance du désert du nord ; du sel et du tissu, et des produits des forêts du sud, à savoir l’or la cola et des esclaves (arrachés des familles du sud et de l’ouest de la Côte d’Ivoire). Les populations du nord, partisans de Dramane Ouattara, nourrissent, naturellement, un sentiment de supériorité vis-à-vis de celles du sud de notre pays sur lesquelles elles avaient pratiquement près de deux siècles d’avance. Ouattara, dans sa conquête de la Côte d’Ivoire, exploite cette époque glorieuse du Nord, entretient ce sentiment de supériorité sur leurs anciens esclaves (les boussoumani, les blakoros). Aux USA, les esclavagistes du sud ne supportent pas de voir, par exemple, les fils des esclaves de leurs pères leur donner aujourd’hui des ordres. Il n’est donc pas surprenant de voir les partisans de Ouattara, les chasseurs traditionnels dozos analphabètes, geôliers des intellectuels, des universitaires du sud et de l’Ouest de notre pays, traiter leurs prisonniers politiques comme des moins que rien. Parler donc de xénophobie des sudistes à l’endroit des populations du Nord de la Côte d’Ivoire sont des propos erronés. Les sudistes ou les habitants de l’Ouest, autrefois analphabètes, ont eu à étudier dans les
écoles occidentales, et non à prendre des armes pour combler ce retard de deux siècles. Ouattara ne fait qu’emboîter le pas à ses pères qui participèrent à la traite négrière, en vendant des esclaves et les richesses du sud et de l’ouest aux Occidentaux et aux Arabes. Ses ascendants (les dioulas-commerçants) traversaient le territoire ivoirien actuel, accompagnés de nombreux guerriers dioulas, en quête de leurs marchandises (Sékou Oumar Ouattara, fondateur de l’Empire Kong était en effet un guerrier dioula). Lorsque ces guerriers-commerçants traversaient le royaume baoulé, ils pouvaient s’y procurer des esclaves capturés par ces derniers, durant des guerres tribales. Il est bon, cependant, de souligner que le peuple akan n’était pas un peuple esclavagiste puisque les esclaves participaient à la vie de la communauté, et n’étaient pas perçus comme des marchandises. Pour préserver la paix à leurs frontières les Chefs coutumiers akan évitaient de contrarier ces guerriers dioulas qui s’y approvisionnaient surtout en or. Ce sont les tribus autonomes du Sud et de l’Ouest (non constitués en royaumes) qui étaient d’avantage exposés à leurs raids. Ils y capturaient des esclaves (Samory fut fait, en effet, prisonnier à Guélémou à l’Ouest de la Côte d’Ivoire). L’appel de Daoukro de Bédié où le discours de Nanan Amon Tanoé, qui affirme, au nom des Rois et des Chefs traditionnels accompagner Ouattara (le guerrier dioula) jusqu’en 2020, ne font que nous replonger dans l’atmosphère de la traite négrière. Il faut que les Chefs coutumiers soient, cette fois-ci, sensibles aux cris des fils de l’Ouest et du sud (et même du Nord) qui croupissent dans les prisons du négrier Ouattara, parce que ces derniers ne font que lutter pour une paix véritable en Côte d’Ivoire, où les élus du peuple doivent être installés par les populations qui exercent leur droit de vote, et non par les armes des négriers de notre temps. La paix ne peut pas être sauvegardée par une violence aveugle et quotidienne, par des assassinats... Ne soyez pas identiques à vos pères qui étaient prêts à tout concéder aux guerriers dioulas-commerçants (leur or, leurs esclaves, leurs femmes, leurs filles etc…) de peur d’avoir leurs villages brûlés par ces derniers. Le cri d’alarme de Bédié qui a abandonné son peuple est loin d’être celui d’Houphouët Boigny, qui menacé par les colons et par des frères africains, créa une association pour défendre leurs droits ; le syndicat agricole africain qui donnera naissance au PDCI-RDA. La liberté s’arrache elle ne se concède pas. Compaoré avait mis ses militaires à la disposition de Ouattara pour faire de nous de nouveaux esclaves. Avec la chute de Diendéré, du RSP, substitué par cette figure de proue qu’est Kafando, le peuple burkinabé est redevenu ce peuple intègre, que nous avons toujours admiré dans nos livres d’histoire pour avoir résisté à toutes les conquêtes ; un espoir pour la dignité des Africains (le Burkina, un pays riche de son peuple). Ce flambeau de la liberté est aussi porté par les démocrates ivoiriens, les membres du FPI qui ont participé massivement à la marche du 28 septembre, démontrant ainsi que les pro-Gbagbo luttent, avant tout, pour la construction d’un État de droit, où les règles se doivent d’être respectées même si nous ne les partageons pas. Ils sont prêts à soutenir tout leader favorable à des élections transparentes et non pipées d’avance ; c’est la clé de tout pays libre. Ils seront plus nombreux au rassemblement du 7 octobre 2015 parce que nous luttons tous pour une Côte d’Ivoire démocratique où les armes doivent être mises au service du peuple et non de ces leaders politiques négriers des temps modernes : Ouattara et Compaoré.

Une contribution par Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)

NB: Le titre est de la rédaction.