Blé Goudé-Madame Affi : Du respect des symboles

Par IvoireBusiness - Blé Goudé-Madame Affi. Du respect des symboles.

Blé Goudé et Angéline Kili. Photomontage.

Le symbole c’est ce qui représente, c’est un signe figuratif, un être animé ou une chose qui dans l’imaginaire ou la réalité peut prendre la place de ce à quoi il est identifié. Comme image, attribut ou emblème, le symbole exprime manifestement. Blé Goudé est un symbole en Côte d’ivoire dans le sens où son identité est quasiment en symbiose avec la lutte d’émancipation de la jeunesse ivoirienne et africaine. Son incarcération à la Haye est en partie liée à ses activités en tant que symbole actif dans la libération de la Côte d’Ivoire assiégée. Si ses appels à divers moments de la lutte ont eu un écho positif au sein de la masse souverainiste, c’est parce qu’il symbolisait la patrie pour de nombreux ivoiriens. Comme symbole, il ne peut évoquer ses relations personnelles chaque fois que ses actes infirment les fondamentaux du symbole qu’il est. En effet, face à l’autre symbole qu’est actuellement Madame Affi, Blé Goudé ne peut sortir la carte des relations privées pour neutraliser ce qui apparaît pour certains patriotes comme une faute. Recevoir Madame Affi maintenant alors que des cadres et militants du FPI sont en prison du fait des accointances inadmissibles entre Affi, le mari de Killi et Alassane Ouattara, fait désordre. On ne s’amuse pas avec les symboles surtout quand il y va de la vie de nombreux compatriotes. Tu as le droit de recevoir qui tu veux, mais sache que trop de rumeurs de trahison collent à ta personne. Tout se passe comme si tu voulais leur donner corps et consistance à travers des actes peu lisibles. Si le Président Gbagbo pose des conditions ou refuse de recevoir Affi à la Haye, tu ne peux attendre des patriotes qu’ils acceptent que tu reçoives son épouse sous prétexte qu’elle est la marraine de ton enfant. Cette légère justification ne fait que porter un coup à ta crédibilité. Comme marraine, tu aurais pu lui demander de surseoir à son irrépressible envie de te voir et insister pour qu’elle résolve le différend entre Affi, son époux et le FPI. Camarade, ta tendance à piétiner allègrement les principes au nom de tes amitiés devient proprement insupportable. Alors que ta proximité avec les tueurs de la rébellion nous affligeait, ta réponse était que tu n’étais pas homme à renier tes amitiés. En politique, il faut savoir renier ses amitiés surtout quand celles-ci agressent les symboles et attentes fondamentales. Comme de nombreux responsables politiques de notre camp, tu as au nom de l’amitié fait joujou avec ces criminels, faisant saigner au passage le cœur des victimes. On s’est dit qu’avec ce qui t’arrive, tu avais enfin compris tes maladresses. Mais tu persistes avec le gang affi qui actuellement fait très mal aux perspectives souverainistes sous le fallacieux prétexte qu’en politique les alliances se nouent et se dénouent au gré des circonstances. Si telle est effectivement ta position, cela voudrait dire qu’avec Affi tu noues une nouvelle alliance. Camarade pourquoi veux-tu apparaître comme un politique sans consistance alors que tu as de bonnes cartes à jouer. Les changements d’alliances sont certes une réalité en politique, mais qui finissent par ternir l’image de ceux qui s’y adonnent frénétiquement. En politique, la constance et la détermination relativement aux principes éthiques paient toujours mieux que les systématiques renonciations ou changements d’alliances. Nous souffrons de cette inconstance qui finira par te symboliser. Les souverainistes ivoiriens ne peuvent accepter que tu t’enfonces ainsi dans des combinaisons inessentielles. Nous luttons pour que tu sortes des griffes des prédateurs. Ne t’éloigne pas du symbole que tu es. Le gang Affi est sans avenir en Côte d’Ivoire, tu gagnerais à t’éloigner clairement de leurs perspectives si tu veux compter. Ils ont trahi, tu ne gagnes rien à leur permettre de maculer le symbole que tu es. Le jeu politique a malgré tout des règles qu’il convient de respecter pour être respectable.

Une contribution de Dr Oyissé, Suisse