Urgent -Disparition de Kieffer: RSF demande enfin à Ouattara de tenir sa promesse que toute la lumière soit faite sur la disparition du journaliste, dix ans après

Par IVOIREBUSINESS - l’enquête au point mort selon RSF, malgré le transfèrement de Gbagbo à la CPI et les promesses de Ouattara.

ABIDJAN - Reporters sans frontières (RSF), l’ONG de défense des journalistes, a déploré mardi que l’enquête sur la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, disparu en 2004 sur un parking à Abidjan, n’ait toujours pas abouti, dix ans après.
Malgré le transfèrement du Président Laurent Gbagbo à la CPI et la promesse d’Alassane Ouattara de faire toute la lumière sur la disparition du journaliste franco-canadien, l’enquête est toujours au point mort.
RSF, sortant de son long sommeil, appelle enfin à poursuivre la mobilisation, et demande à Alassane Ouattara de tenir sa promesse.
Selon l’ONG, "la mobilisation doit continuer, plus forte que jamais, afin que justice soit faite dans l’affaire Guy-André Kieffer".

"Ce 16 avril marquera le triste anniversaire de la disparition du journaliste Guy-André Kieffer", écrit RSF, dans un communiqué transmis à l’AFP.

"Dix années pendant lesquelles les enquêtes judiciaires amorcées n’ont pas abouti, les témoins et inculpés se sont soudainement dédits, les gouvernements qui se sont succédés en France et en Côte d’Ivoire ont envoyé des signaux mitigés quant à l’avancée de l’enquête", poursuit le texte.
Le juge français Patrick Ramaël, en charge de l’enquête, a abandonné ses enquêtes dirigées exclusivement contre le camp Gbagbo.
Il a même récemment sollicité selon "La Lettre du Continent", un poste de Conseiller juridique auprès de Ouattara, ajoutant un peu plus au malaise et à la confusion.
Laurent Gbagbo n’étant plus au pouvoir et étant même à la CPI, on s’étonne que l’enquête n’ait pas connu un coup d’accélérateur.

Pour marquer le coup, RSF organise une campagne d’affichage à Abidjan à partir de mercredi jusqu’au 1er mai pour demander au chef de l’Etat Alassane Ouattara, de respecter sa promesse faite en avril 2012 de "ne protéger personne", et de faire toute la lumière sur la disparition du journaliste franco-canadien.

Le journaliste indépendant a disparu, le 16 avril 2004, sur un parking de la capitale économique ivoirienne alors qu’il avait dit-on rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, l’épouse de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo.
Etrangement, Michel Legré, encore moins Simone Gbagbo, n’ont plus jamais été entendus sur l’affaire Kieffer, comme du temps de la présidence de Laurent Gbagbo, où pratiquement chaque mois, le juge Patrick Ramaël était à Abidjan pour interroger les proches du Président Gbagbo, parmi lesquels, Michel Legré, Simone Ehivet Gbagbo, et feu l'ex-ministre de l’Economie et des Finances Paul-Antoine Bohoun Bouabré.

Guy-André Kieffer enquêtait, dit-on, sur des malversations en Côte d’Ivoire, notamment dans la filière cacao, dont le pays est premier producteur mondial.
Sa disparition serait liée à ses enquêtes.

Patrice Lecomte