Soulèvement à l'université et déguerpissement des populations: Roulés dans la farine par Ouattara, les étudiants et les déguerpis chez Aboudramane Sangaré

Par IVOIREBUSINESS - Soulèvement à l'université et déguerpissement des populations: Roulés dans la farine par Ouattara, les étudiants et les déguerpis chez Aboudramane Sangaré.

Sangaré Aboudramane, nouveau président du FPI, après la suspension d'Affi N'guessan pour haute trahison.

Soirée chargée pour le président par intérim du Front populaire ivoirien (FPI), hier. M. Abou Drahamane Sangaré a successivement reçu, de 14h à 18h, deux organisations de la société civile et un parti politique pour échanger sur les problèmes brûlants de l’actualité.
C’est par la réception d’une délégation du bureau national de la Ligue ivoirienne des Groupements estudiantins et scolaires (LIGES) que les audiences du Président Sangaré ont commencé. Conduite par son premier responsable, Etienne Assa, la LIGES est allée expliquer à M. Abou Drahamane Sangaré le calvaire que vivent les élèves et étudiants, problèmes à la base du mouvement de grève qui paralyse de nos jours les universités et les écoles du pays et auquel le gouvernement a répondu par la violence, faisant déjà un mort, des blessés et une cinquantaine d’incarcérations à la MACA.
L’on a appris avec Etienne Assa qu’après deux années de fermeture de l’école et 110 milliards de FCFA noyés dans « la rénovation de l’université pour un prétendu nouveau départ », à travers des conditions d’études pires que par le passé, des réformes insupportables imposées aux étudiants alors que des promotions de bacheliers continuent d’attendre leur première rentrée universitaire.
La deuxième audience du président Sangaré a été consacrée à Mme Traoré Aminata, présidente d’une coalition de 450 familles déguerpies dans le quartier précaire « Washington » à Cocody Lycée technique, brutalement jetées à la rue alors qu’elles attendaient d’être relogées dans un projet baptisé Biabou II, sur la route d’Alépé, depuis 1998. Les fonds alloués à ce projet, à hauteur de 1,2 milliards FCFA, ont disparu et les 450 familles qui n’ont pu intégrer Biabou I ont été chassées sans ménagement et sans mesures d’accompagnement. « Président Sangaré, Houphouët-Boigny nous avait appris la vertu du dialogue. Avec le président Gbagbo, ce dialogue a prévalu et son gouvernement nous avait promis de nous aider. Mais aujourd’hui, dans ce pays, on ne dialogue plus, on fait tout par la violence. Nous sommes heureux de trouver chez vous une oreille attentive. Merci beaucoup », a déclaré Touré Aminata en introduction à ses propos.
A ces deux groupes sociaux en difficulté face à la brutalité gouvernementale, le Président Sangaré a tenu le langage de la consolation, de la compassion et du soutien. Il a instruit les membres de son cabinet présents de suivre le déroulement de tous ces dossiers douloureux pour que le parti y apporte son expertise en cas de besoin.
Enfin le président par intérim du FPI a reçu une délégation de l’Union des Nouvelles Générations (UNG). Forte de quinze membres et conduite par M. Aliali N’Goran dit Allan Aliali, 1er vice-président, cette délégation du parti fondé par M. Stéphane Kipré (en exil), est allée rendre ses civilités au président du parti fondé par le Président Gbagbo. Pour Abou Drahamane Sangaré, le silence observé jusqu’ici face au pouvoir était dû au fait que « l’opposition s’organisait pour avoir un visage présentable et porter les espoirs des Ivoiriens qui souffrent ».
Le FPI sort progressivement d’une crise interne qui a paralysé ses activités depuis le mois de juillet 2014. Porté à la tête du parti, le 5 mars dernier, par un Comité central extraordinaire qui a suspendu l’ancien président de ce parti, Abou Drahamane Sangaré semble susciter déjà, les espoirs du corps social. Le 19 mars 2015, il avait reçu une coalition de partis politiques d’opposition et de candidats déclarés à la présidentielle de cette année. Les étudiants en grève et les déguerpis de Cocody prolongent ce renouveau de sympathie au bénéfice du FPI.

Par Correspondance particulière