Scandale: Le Zanzan floué, 24 h après le Conseil des Ministre à Bondoukou ?

Pour être honnête, j'étais parmi les plus heureux d'apprendre la tenue d'un conseil des ministre à Bondoukou. Et je n'étais pas le seul à être habité par ce sentiment ici à Bondoukou. Partisans et adversaires du Président Alassane Ouattara étaient unanimes pour réserver un bon accueil au chef de l'Etat, avec le secret espoir qu'il se rachèterait (cette fois -ci) vis-à-vis du zanzan en terme d'infrastructures et de construction de bâtiments publics dont particulièrement la pose de la première prière de l'université Bondoukou et surtout, le démarrage, séance tenante, des travaux de cette université qui fait partie des 5 universités publiques promises par ADO SOLUTION.

En tout cas, de l'avis de tous ici à Bondoukou, Ado venait à Bondoukou pour cette cause régionale et non pour une banale réunion de conseil de ministres, qui d'ordinaire se tenait à Abidjan, sans que personne ne s'en soit offusqué un seul jour. A ce que nous sachions, et de mémoire d'ivoirien, personne ne sait plaint une seule fois dans ce pays de ce que le conseil des ministres ne se serait jamais réuni juste à côté de sa cabane, sa paillote, son tchapalodrome ni de son koutoukoudrome. Pas plus que personne ne s'est plaint de ce que le conseil des ministres ne se serait pas tenu dans sa préfecture de proximité.

Le moins alphabétiquement instruit dans le zanzan, sait que le conseil des ministres est une instance nationale qui se prononce sur des thématiques nationales. C'est pourquoi d'ailleurs, le Conseil s'est, à juste titre, permis de parcourir 400 km juste pour nommer des "expatriers" par rapport à Bondoukou, étant entendu que ces personnes nommées n'ont aucune filiation avec le zanzan. Le territoire du zanzan aura donc servi juste à abriter la réunion les nommant à la tête des 4 CHU du pays et rien d'autre. Ce sont:

M. MEITE DJOUSSOUFFOU ;
− M. DIANE BAMOUROU ;
− M. ASSEMIAN EDMOND ;
− M. YAO ETIENNE.

De vous à moi, y'a-t-il un seul cadre de cette liste qui est du zanzan ? Non. Et personne ne s'en plaindra parce qu'un conseil des ministres n'est pas là pour faire plaisir à une région. Dès lors, on ne peut pas nous flatter dans le zanzan par la tenue d'un conseil des ministres à Bondoukou.

Pour étayer davantage mes propos lisons ensemble:

"Le Conseil a autorisé le détachement de quatre fonctionnaires auprès du Projet d’Appui à la Relance des Filières Agricoles (PARFACI). Ainsi sont détachés auprès de ce Projet, Messieurs :

- KOUAKOU Kan Sylvain, Matricule 348 815 F, en qualité d’Expert Agronomique;
- OUATTARA Nanakan, Matricule 305 209 W, en qualité d’Expert Foncier ;
- N’DRI Kouadio Pierre, Matricule 298 557 B, en qualité de Responsable Suivi-Evaluation;
- COULIBALY Tozo N’Golodin, Matricule 307 234 G, en qualité de Responsable Infrastructures".

Aucun ressortissant du zanzan n'est sur cette liste. Pouvons-nous nous en plaindre ? Encore une fois, non, parce que ce n'est pas une réunion qui concerne le zanzan.

Alors, pourquoi veut-on nous flatter et nous berner avec la soi-disante tenue d'un conseil des ministres à Bondoukou ?

Est-ce à cause de la décision ci-dessous relative à l'électrification? Mais ce n'est pas une décision ferme d'autant plus qu'elle est assortie d'une condition. Le timing de sa réalisation se situe après l'élection présidentielle. C'est encore une promesse électoraliste de la même catégorie que la promesse de construction d'une université qui ne verra pas le jour avant la fin définitive du mandat de ADO. Quelqu'un dont le mandat s'achève en octobre fait des promesses (encore) pour la construction de la fameuse université en 2016 ! Passons et parlons plutôt de fourberie détectée dans la promesse d'électrification.

""- COMMUNICATIONS

Le Conseil a été informé de la situation de l’électrification dans les régions du Gontoungo et du Bounkani.
Il en ressort que le taux global d’accès, qui était de 13% en 2011, a été porté en quatre ans à 20%, et que 133 localités de plus de 500 habitants, ne sont pas à ce jour électrifiées. Dans ce cadre, il est mis en œuvre un programme d’Urgence ‘’ADO’’ (PURADO) d’électrification dans le district du Zanzan, pour un coût de 20 milliards de FCFA, avec l’objectif d’atteindre un taux de couverture de 37% pour le District et de 58% pour la Région du Gontoungo, avant la fin de l’année 2015. Le Chef de l’Etat a instruit le Gouvernement de procéder avant la fin de l’année 2015 à l’électrification des 133 localités susmentionnées. Par ailleurs, le Plan National d’Investissement en électricité prévoit pour la période 2016-2018, un investissement de 125 milliards de FCFA en vue de la construction de lignes électriques de transport et de postes haute tension. " C'est l'extrait du communiqué final.

Au total, nous-nous sentons floués et continuons de nous interroger pourquoi la venue de Ouattara à Bondoukou avec tout ses ministres, si c'est pour nous dire finalement que l'électrification de nos villages ne serait une réalité que si nous votons le candidat Ouattara en octobre 2015 ? Parce que projeter la réalisation après octobre, a pour non dit, "votez-moi d'abord". Or, cette vague formulation vient battre en bêche la parole que le même gouvernement a affiché hier sur son site.

Entre le 29 juillet et le 30 juillet 2015 que s'est-t-il donc passé ? En effet, le 29 juillet à 18 h GMT, juste après le conseil des ministres, nous pouvions lire sur le site officiel du gouvernement ceci: "En matière d'électricité, tous les villages de 500 habitants seront électrifiés par un programme d'urgence d'ici fin octobre 2015 #gouvci GOUV.CI @Go".

Contrairement à l'info de la veille, juste après le conseil des ministres, qu'on pouvait lire sur le site du gouvernement qui disait clairement que les133 villages seront électrifiés avant la fin d'octobre 2015, voilà qu' à peine un jour après la jubilation de la population, le communiqué final du Conseil des ministre change le timing pour le situer en décembre 2015, au lieu de fin octobre 205.

Qu'est ce qui explique cette fluctuation ou ce double langage? Entre le site officiel du gouvernement qui rapportait heure par heure les info du conseil des ministres, et les rédacteurs du communiqué final du conseil, qui dit faux ? Quoi qu'il en soit, il y'a eu une manipulation quelque part. Après que les gens aient dansé, parce que tu leur as fait croire qu'avant la fin imminent de ton mandat les villages seraient électrifiés, tu ne peux pas dire le contraire le lendemain. Et c'est ce que le gouvernement vient de faire: Le double langage.

On le voit, le zanzan n'a rien obtenu de manière absolue de ce conseil des ministres. Car tout engagement gouvernemental dont l'exécution cadre avec la durée du mandat présidentielle, en est un. A contrario, tout engagement gouvernemental dont l'exécution déborde du mandat présidentiel, n'est pas une décision mais une promesse électorale.

Voilà ce qui pourrait expliquer cette fluctuation du langage gouvernemental en moins de 24 heures.

Pauvre de nous, nous-nous sommes faits avoir.

Une contribution de New MENTAL depuis Bondoukou.