Scandale du Mont Peko - Le Député Gahoudit Oulatta: «Plus de 90% des nouveaux migrants illégaux qui ont envahi et peuplé anarchiquement le massif montagneux et les terres des Wè »

Par IvoireBusiness - Scandale à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. «Plus de 90% des nouveaux migrants illégaux qui ont envahi et peuplé anarchiquement le massif montagneux et les terres des Wè », selon le député Oulatta Gahoudit Pierre. Il invite les autorités burkinabés au rapatriement de leurs ressortissants du Mont Péko.

Au micro, le Député Gahoudit Oulatta Pierre.

Gaoudit Oulata invite les autorités burkinabés au rapatriement de leurs ressortissants du Mont Péko

Dans un communiqué dont IvoireBusiness a eu copie, le Député Oulatta Gahoudit Pierre, député du grand Zibiao/Bangolo dans la région du Guemon, à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, dénonce l’occupation anarchique des terres dans la région par les allogènes burkinabé, cela suite aux visites d’Etat successives du premier ministre et du président de transition du Burkina Faso sur la situation au Mont Peko. Son cri d’alarme dans ce communiqué.

Communiqué

En qualité de Député du Grand Zibiao dans le département de Bangolo, au centre de la Région du Guémon,
Considérant notre rôle constitutionnel qui, entre autre nous permet de porter un regard sur les questions de notre peuple et sur les questions d’intérêt supérieur de la Nation,
En tant que natif et originaire du Mont Peko, propriétaire terrien de par nos ancêtres sur plusieurs générations dans le mont Peko, constatons avec grand espoir que le Président de la République SEM Alassane OUATTARA est à pied d’œuvre pour régler la situation cruciale en cours dans le mont Peko, en coopération avec l’Etat Burkinabé qui compte plus de 90% des nouveaux migrants illégaux qui ont envahi et peuplé anarchiquement le massif montagneux et les terres des Wè,
contre les droits coutumiers les us et coutumes et la volonté du peuple Wê. Ce, au point où le ratio de populations étrangères tolérable de 10% dans une population locale donnée se trouve aujourd’hui largement dépassé en pays Wê où il culmine autour des 40%. Ce trop plein d’immigration est inquiétant au moment où la CÔTE D’IVOIRE pourrait faire face à la menace djihadiste qui s’est signalée. C’est un cas de figure à tout point de vue intolérable.
A l’ inverse, chose que nous ne saurions également tolérer, si des Wê s’aventuraient à fuir la Cote d’Ivoire sans aucune raison valable pour leur disputer leurs terres aux braves paysans du Burkina Faso, occuper massivement, de force et illégalement les Forêts Classées, Réserves et Parcs Nationaux, propriétés de l’Etat Burkinabé, si chères aux autorités du Burkina Faso.A titre indicatif ou comparatif , il est de notoriété que le Burkina Faso dispose de plusieurs dizaines de Forêts Classées, Réserves et Parcs Nationaux, rigoureusement et jalousement entretenus et, protégés par l’Etat Burkinabé.
Donc notre engagement, d’abord pour la protection de l’environnement naturel en ces temps où le monde s’unit pour faire face à la menace planétaire du réchauffement climatique, et ensuite pour que les Wê soient rétablis dans leurs droits élémentaires sur les terres de leurs ancêtres… Eh bien ! Notre engagement est loin d’être partisan. C’est une position en faveur de la préservation de l’écosystème, des Droits de l’Homme et des Libertés et de la justice, que nous voulons pour chaque peuple d’Afrique et du monde.

Notre action est aussi proactive. En ce sens, elle milite pour une projection positive sur l’avenir en faveur de la qualité du voisinage entre le Cote d’Ivoire et le Burkina Faso. Elle est donc une anticipation pour garantir, sur la durée, à travers régimes et dirigeants qui passeront forcement quels qu’ils soient, la saine, sincère et fraternelle pérennité des relations historiques entre la Cote d’Ivoire et Burkina Faso qui datent de bien avant 1947.
Or, jusqu’à nos jours l’Afrique est loin d’avoir achevé l’intégration de ses Etats au plan sous-régional. C’est dire combien l’intégration des peuples, qui devrait être l’apothéose de la Communauté du destin africain, se révèle une véritable gageur au stade actuel de la Conscience des sociétés africaines elles-mêmes, dans la mesure où nos paysans, nos familles rurales,
nos villages, nos tribus, nos provinces ethniques, demeurent encore dans leurs différents terroirs d’appartenance géographique, fortement enracinés à leurs traditions, à leurs valeurs culturelles, à la cosmogonie de leurs croyances et à leurs terres nourricières ; contrairement à la vie dans nos espaces urbains plus ouverts, plus réceptifs, plus tolérants vis-à-vis de l’étranger ou du nouveau venu .
Cela nous indique l’évidence que le Mossi au Burkina Faso ne comprendrait jamais qu’un Wê, un Dan, un Baoulé, un Senoufo ou un Malinké, quitte délibérément sa Cote d’Ivoire pour s’implanter sans préavis et sans papier, sur ses terres ancestrales du Burkina Faso. D’ailleurs quand on connait l’efficacité professionnelle des prestataires de la sécurité nationale du Burkina Faso, il est à parier que l’Etat Burkinabé lui-même serait le premier à sanctionner sans état d’âme l’intrus clandestin, et à l’expulser vers la Cote D’Ivoire conforment à ses lois.
gaoudiLa question n’est donc pas seulement sociologique et social, mais elle est avant tout une affaire de sécurité nationale.
Tout en exprimant notre satisfaction, ne serait-ce-que de savoir que le point du Mont Peko est régulièrement inscrit sur les agendas des Autorités Ivoiro-Burkinabé à chacune de leurs rencontres, le peuple Wê les encourage à aller plus loin dans les faits.
Aussi, est-il vivement souhaité que nos différentes Autorités prennent les dispositions nécessaires visant à associer étroitement et pleinement le peuple Wê, grande victime de cette situation, au règlement de ce qu’il considère aujourd’hui comme une menace à sa survie et au destin de ses générations futures. Le peuple Wê ne comprendrait pas en effet que l’on décide de son sort sans lui, exactement comme la Conférence de Berlin de 1884/86 décida unilatéralement du partage de l’Afrique avec toutes ses conséquences multiformes jusqu’à ce jour décriées par les Africains.
C’est le lieu d’appeler l’attention des autorités Ivoiro-Burkinabé sur la DECLARATION DE BANGOLO DU 04 JUILLET 2015. Par cet acte de communion démocratique, le peuple Wê, à travers ses chefs coutumiers, a décidé de ne plus rester relégué en marge des solutions à trouver pour ses droits, sa quiétude et son bien-être sur ses terres, comme il y vivait avant septembre 2002.
Tout en reconnaissant et saluant la volonté des deux Etats (CÔTE D’IVOIRE et BURKINA FASO) et leurs indispensables efforts conjoints pour sauver le mont Peko, un des principaux poumons écologiques de l’Afrique de l’Ouest, redonnant par la même occasion au peuple Wê ce qui est à lui, nous invitons nos gouvernants à dépasser le contenu de termes tels que « relocalisation, volontariat… », pour faire injonction claire et nette à des migrants clandestins, illégaux et abonnés à maintes activités suspectes et illicites, de regagner dignement le BURKINA FASO leur beau pays qui ne les a jamais rejetés.

Nous prions le Président de la Transition du BURKINA FASO et Chef de l’Etat Burkinabé SEM Michel KAFANDO et, le Premier Ministre et Chef du Gouvernement du FASO SEM Isaac ZIDA, de bien vouloir considérer dans toutes ses dimensions, le désastre, tant écologique et sociologique que sécuritaire, engendré par leurs milliers de ressortissants illégaux (35.000 âmes) qui continuent d’envahir par entières vagues successives, et sans discontinuer, les Wê dans leur existence. Car cela n’est nullement à l’honneur du BURKINA FASO, Pays des Hommes Intègres que nous connaissons et aimons si bien.
montNous saluons à sa juste valeur l’action du Président Alassane OUATTARA qui recherche constamment à apaiser et à sécuriser chaque lopin du territoire ivoirien pour la cohésion sociale et l’unité nationale, et le soutenons quant à poursuivre ses efforts aux fins d’obtenir des autorités Burkinabé de battre le rappel à leur Patrie de leurs nombreuses populations à l’aventure vers la CÔTE D’IVOIRE, une ressource humaine vitale et une indéniable force de production qui devrait plutôt servir à l’émergence amorcée du BURKINA FASO ».

OULATTA GAHOUDIT PIERRE
Député de BANGOLO, sur l'occupation anarchique du MONT PEKO