Santé - France: A la rencontre de Kevin, jeune français atteint de troubles autistiques. Le témoignage émouvant de sa mère Aline

Par IVOIREBUSINESS - A la rencontre de Kevin, jeune français atteint de troubles autistiques. Le témoignage émouvant de sa mère Aline.

Kevin, jeune français atteint de troubles autistiques, et vivant à Fontenay-sous-Bois.

La maman du petit Kevin, 11 ans, vit à Fontenay sous Bois depuis de très nombreuses années, et est originaire de Côte d'Ivoire.
Quand on la voit, si belle, si calme, si majestueuse, impossible d'imaginer qu'Aline Yapo, qui vit seule avec quatre de ses cinq enfants dans une petite cité de Fontenay-sous-Bois, est une femme qui peut jeter sa colère à la face du monde; ou se recroqueviller sur elle-même, des nuits durant, sans trouver le sommeil.
Et pourtant, si on touche à un seul cheveu de Kevin, son plus jeune fils, 11 ans aujourd'hui, si elle a le sentiment d'être rejetée, repoussée "parce que je n'ai pas longtemps été à l'école et que je suis pauvre et africaine", et que cela a des répercussions négatives sur Kevin, elle peut sortir ses griffes. Ou sombrer dans le plus profond désespoir.
Actuellement, c'est plutôt la colère qui la tient débout.
Alors elle lance en vrac tout ce qui lui "déchire le coeur" depuis que l'on a diagnostiqué Kevin comme "atteint de troubles autistiques". Certes, on lui a donné des livres pour qu'elle comprenne ce que cela signifiait "mais des livres trop durs pour moi". Elle est restée seule, très seule, avec toutes les interrogations, sans savoir vers qui se tourner, sans savoir que faire. Sauf mettre son mari dehors lorsqu'il a suggéré de mettre Kevin à la DDASS...
Elle rappelle avec émotion qu'à la crèche où il a été accepté malgré son handicap, puis à la classe d'inclusion scolaire maternelle de Fontenay, c'était "un petit garçon presque comme les autres, il chantait, connaissait des mots; quand je jouais à "la petite bête qui monte, qui monte", il disait "encore". Vraiment, il communiquait avec nous".
Mais plus tard, quand il a fallu trouver un structure d'accueil, ce fut l'enfer. Et elle pense que l'institut médico-éducatif où est placé Kevin en externat n'est pas une solution adéquate. Pour preuve, elle avance un exemple: "Nous sommes partis en vacances chez moi en Côte d'Ivoire. Cela s'est très bien passé. Kevin était gai; même s'il ne jouait pas avec les autres enfants, il n'avait pas peur d'eux, visiblement il se sentait bien. Et il était propre. A la rentrée, trois ou quatre jours après avoir réintégré l'IME, de nouveau il fait pipi et caca dans sa culotte. Il y a un problème, non?"...
A suivre...

Florence Haguenauer
Vivre avec un autiste à Fontenay-sous-Bois