Proche Orient: A Gaza, 55 Palestiniens tués depuis le début de l'offensive terrestre d'Israël.

Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters | A Gaza, 55 Palestiniens tués depuis le début de l'offensive terrestre d'Israël.

Des femmes gazaouies aux funérailles d'un Palestinien tué lors d'une attaque israélienne, le 18 juillet à Gaza. | AFP/MAHMUD HAMS.

La dernière tentative de négociation pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza s'est soldée par un échec. Après dix jours de bombardements, le gouvernement israélien a ordonné à son armée de lancer des opérations sur le territoire palestinien.

Cette nouvelle phase de l'opération « Bordure protectrice » sur une grande partie des 362 km2 de la bande de Gaza inclut des opérations d'infanterie, d'artillerie et de renseignements, appuyées par l'aviation et la marine. Le but officiel de l'attaque terrestre est d'« infliger un coup significatif aux infrastructures du Hamas », particulièrement « les tunnels terroristes qui vont de Gaza vers Israël ».

Selon l'armée, l'opération doit être « limitée », semblant indiquer que les troupes ne comptent pas s'enfoncer dans l'enclave. Le Hamas a rétorqué qu'Israël « paiera le prix fort » après « cette décision radicale », selon un porte-parole du mouvement palestinien.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui se rendra au Proche-Orient samedi, a appelé toutes les parties à s'entendre sur un cessez-le-feu « immédiat ».
◾Des dizaines de morts côté palestinien ; un, côté israélien

Après ces annonces, de violents combats ont éclaté au nord et au sud de Gaza le long de la frontière. Dès jeudi soir et pendant une grande partie de la journée de vendredi, les Gazaouis et témoins sur place faisaient également état d'intenses bombardements, alors que l'armée avait renouvelé ses appels à l'évacuation.

Au moins cinquante cinq Palestiniens, dont un bébé, deux frères de 4 et 7 ans et huit membres d'une même famille, ont été tués depuis jeudi soir, portant à 296 le nombre de Palestiniens tués en onze jours, en majorité des civils. Plus de 2 250 personnes, également en majorité des civils, ont aussi été blessées. Lors des opérations – qui ont visé 150 cibles, parmi lesquelles vingt et un sites de lancement de roquettes et quatre tunnels –, l'armée affirme avoir tué dix-sept hommes armés palestiniens.

Du côté israélien, l'armée a annoncé qu'un de ses soldats, âgé de 20 ans, avait été tué par un « tir ami ». Il s'agit de la deuxième victime israélienne depuis le début des hostilités le 8 juillet. Plusieurs autres soldats ont été blessés. Trois militaires ont été attaqués alors que leur Jeep roulait le long de la frontière avec Gaza. L'armée israélienne a ajouté qu'elle allait rappeler 18 000 réservistes, en plus des 30 000 déjà mobilisés.

Il s'agit de la première offensive terrestre à Gaza depuis celle menée en décembre-janvier 2008-2009 et qui s'était soldée par la mort de quelque 1 400 Palestiniens sans pour autant mettre définitivement fin aux tirs de roquette.
◾Pénurie d'eau, coupures d'électricité et rues désertes

L'armée israélienne défend une opération « limitée » pour détruire les tunnels dans l'enclave. Les bombardements ont tué au moins 27 Palestiniens en moins de vingt-quatre heures.

Sur place, la situation humanitaire se dégrade rapidement. Le nombre de personnes déplacées dans l'enclave a presque doublé depuis le 8 juillet passant « de 22 000 à plus de 40 000 », selon l'ONU, qui s'inquiète d'une pénurie d'eau.

Selon l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), près de la moitié des 1,8 million de personnes habitant la bande de Gaza sont privés d'eau après les dégâts subis par le système hydraulique sur place, déjà très détérioré. Une très large partie – environ 70 % – de l'enclave était aussi privée d'électricité.

Vendredi, l'agglomération de Gaza était une ville fantôme, ses rues complètement désertées, même si la plupart des combats se déroulaient dans le sud, à Khan Younès et Rafah, et dans le nord, non loin de la frontière.

Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters