Présidentielle 2015: voici pourquoi Ouattara ne veut plus de l’Onuci

Par Le Belier Intrépide - Présidentielle 2015. Voici pourquoi Ouattara ne veut plus de l’Onuci.

Célébration de la Journée Internationale des Casques Bleus des Nations Unies. Jeudi 28 Mai 2015. Abidjan.

L’idylle entre Ouattara et l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire est rompue. Et pour cause, Ouattara réfute désormais cette organisation internationale qui a contribué à son installation au palais présidentiel. Le chef de l’Etat a rappelé encore ce dimanche lors de sa tournée à Odienné sa volonté de demander le départ de l’Onuci. « Mon intention, c’est de demander le départ de l’Onuci après la présidentielle soit en 2017, soit en 2018 », déclare Ouattara au cours d’une conférence marquant l’épilogue de la tournée avant d’ajouter ce qui suit. « Il faut que les gens soient un peu patriotes. Il faut que les Ivoiriens se prennent en charge aussi bien au niveau militaire qu’au niveau électoral ».Ouattara, un président nationaliste et souverainiste ? Cela fait sourire plus d’un observateur de la scène politique ivoirienne. Mais ce que cache ce jeu politique malsain, c’est le flou artistique entretenu à dessein dans l’organisation de la présidentielle d’Octobre prochain. L’homme veut mettre à l’écart la communauté internationale et plus précisément l’Onuci qui a un rôle important à jouer pour une présidentielle transparente, juste et équitable. Ouattara veut ainsi parachever à l’abri des observateurs un processus électoral taillé sur mesure et dénoncé par l’opposition réuni au sein de la Coalition nationale pour le changement. C’est un secret de polichinelle, la commission électorale indépendante dans sa mouture actuelle ne garantit non seulement un scrutin équitable mais il pèse sur le président Youssouf Bakayoko, une suspicion légitime. Le parti pris de ce dernier a fait basculer la Côte d’Ivoire dans une crise postélectorale qui a fait plus de 3000 morts. Sa crédibilité étant donc entachée, Youssouf Bakayoko ne peut considérablement présidée cette institution. Mais plus l’opposition récuse également l’éligibilité de Ouattara, candidat exceptionnel en 2010 qui tombe sous le coup de l’article 35 de la constitution et l’arrêt de la cour suprême d’Octobre 2000 qui l’avait écarté de la course à la présidence pour inéligibilité. Des questions qui fâchent que Ouattara ne veut aborder, si pressé de prendre de vitesse ses opposants. Un candidat inéligible qui se fait investir et qui a entamé sa campagne. C’est peut être cela l’exception ivoirienne et la jurisprudence qu’on évoque à profusion sur ce dossier.

Allouyou Catherine