Présidentielle 2015 – L’Elysée hausse le ton sur Abidjan et exige une transition : Les forces françaises en état d’alerte maximale

Par IvoireBusiness – Le Président François Hollande exige la mise en place d’une transition politique en Côte d’Ivoire. Les forces françaises déjà placées en état d’alerte maximale.

François Hollande et Alassane Ouattara aux côtés des Présidents Macky Sall et Ali Bongo. Image d'archives.

Le torchon brûle entre Paris et Abidjan à 3 semaines de l’élection présidentielle dont la tenue est de plus en plus incertaine du fait des énormes failles dans la préparation du scrutin et des fraudes massives prévisibles.
L’Elysée qui craint une nouvelle crise électorale majeure en Côte d’Ivoire comme celle de 2010 car les conditions d’une élection libre et démocratiques ne sont pas réunies, vient une nouvelle fois de hausser le ton sur Abidjan, selon une source diplomatique extrêmement crédible. François Hollande, selon elle, exige le report de l'élection présidentielle et la mise sur pied d'une transition politique en Côte d'Ivoire.
L’opposition est interdite de médias d’Etats et de manifestations de rues. La moindre manifestation est réprimée dans le sang et les opposants mis aux arrêts. Le dialogue entre le pouvoir et l’opposition est toujours au point mort. Le chef de l’Etat Alassane Ouattara n’en faisant qu’à sa tête, refusant le dialogue politique proposé par l’opposition réunie au sein de la coalition nationale pour le changement (CNC).
Par ailleurs, les prisons sont pleines d’opposants politiques dont les derniers à avoir été arrêtés sont Samba David, Ayekpa Denis, Dano Djédjé, Hubert Oulaye, Assoa Adou, Lida Kouassi, Koua Justin, Nestor Dahi, etc…
De même que l’insécurité dans le pays a atteint son niveau le plus elevé, c’est le règne de la terreur avec des crimes et enlèvements jamais élucidés par des milices, Dozos, microbes, et FRCI, agissant dans l’impunité la plus totale. Dans ces conditions, les opposants sont dans l’incapacité de battre campagne sur toute l’étendue du territoire national, notamment au Nord et au Centre du pays, zones prises en otage par le camp Ouattara. Un meeting de la CNC a été attaqué au mois d’août à Korhogo, ville située à l’extrême nord du pays.
Les listes électorales ont par ailleurs été préparées dans l’opacité la plus totale par une CEI aux ordres, les différents candidats à l’élection présidentielle n’ayant eu aucun droit de regard sur celles-ci.
La commission électorale indépendante et le Conseil constitutionnel sont de fait dirigés de mains de fer par des proches du chef de l’Etat.
La CNC exige d’ailleurs la démission du président de la CEI, Youssouf Bakayoko dont le mandat de 6 ans est arrivé à expiration.
Elle exige ni plus ni moins la mise sur pieds d’une CEI consensuelle et équilibrée.
Dans ces conditions, Paris dispose de moyens considérables pour contraindre Alassane Ouattara au dialogue et exiger des élections réellement démocratiques. Déjà les forces françaises de Côte d’Ivoire stationnées dans le cadre du dispositif Barkhane sont en état d’alerte maximale et procèdent même à des manœuvres militaires. Dans quel but ?
La pression diplomatique contre le régime Ouattara est, selon nos informations, très forte après l’arrestation de soldats ivoiriens impliqués dans coup d’Etat du Général Dienderé au Burkina Faso.
L’implication de l’Elysée dans l’échec du putsch du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et dans la réinstauration du Président Michel Kafando, donnent un aperçu de ses moyens de dissuasion.
Selon nos sources, une intervention militaire française en Côte d’Ivoire en cas de pourrissement de la situation et de montée de la violence à la veille des élections n’est plus à exclure.
Toutes les options seraient sur la table selon une source diplomatique occidentale sous couvert d’anonymat.
A cette allure, le mois d’octobre s’annonce comme le mois de tous les dangers surtout que l’opposition à plusieurs reprises, a annoncé qu’elle n’irait pas aux élections si les conditions d’un scrutin juste et équitable n’étaient pas réunies.
Nous y reviendrons.

Patrice Lecomte