Modifcation de la constitution: Alassane Ouattara face à son destin. Bedié a-t-il piegé Ouattara ?

Par IVOIRE114 INFO - Modifcation de la constitution. Alassane Ouattara face à son destin. Bedié a-t-il piegé Ouattara ?

Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bedié chez le sphinx de Daoukro à Abidjan. Image d'archives.

Monsieur Christian Vabé Président du Rassemblement du Peuple de Côte d’Ivoire – Alternative Crédible (RPCI-AC) a vigoureusement dénoncé depuis Paris le mercredi 25 février 2105, la tentative de modification de l’article 35 de la constitution par la voie parlementaire comme l’a fait savoir le Chef de l’Etat de la Côte d’ivoire, Monsieur Alassane Ouattara.
Il a appelé par la même occasion le peuple ivoirien à se mobiliser et à faire barrage à cette forfaiture.
Il faut rappeler que Monsieur Christian Vabé, principal leader de l’opposition au régime d’Abidjan et à cheval sur tous les faits politiques majeurs du pays, avait depuis plusieurs mois expressément demandé au Chef de l’Etat ivoirien de clarifier sa position en retirant sa candidature aux futures élections présidentielle d’octobre 2015.
L’appel de Daoukro, lancé conjointement par Henri Konan Bédié Président du PDCI-RDA et Alassane Ouattara Président du RDR et Chef de l’Etat sortant, avait présenté ce dernier comme le candidat unique proposé par le RHDP (rassemblement des houphouétistes).
Seulement voilà, un véritable grain de sable s’est glissé dans l’engrenage. L’éligibilité d’Alassane Ouattara a refait surface comme dans les années 1995 et 2000. L’article 35 de la constitution, qui décline les conditions d’éligibilité, occupe l’actualité politique et appelle encore une fois le peuple ivoirien à prendre ses responsabilités face à l’histoire.
Monsieur Henri Konan Bédié, ancien Président de la République de Côte d’ivoire renversé par un coup d’état militaire organisé par les proches d’Alassane Ouattara en 1999, a-t-il piégé son ennemi – ami en le poussant à vouloir se présenter pour un second mandat présidentiel ? Tout porte à le croire.
La question de l’éligibilité d’Alassane Ouattara se pose avec acuité. La communauté internationale qui l’avait porté au pouvoir en renversant le Président Laurent Gbagbo, proclamé Président élu par le conseil constitutionnel à l’issu des élections de novembre de 2010, l’a sommé de ne point toucher à la constitution. Son entêtement lui avait valu une convocation expresse d’explication à l’Elysée le 04 décembre 2014 dernier.
Malgré le recadrage du Président Français François Hollande, Alassane Ouattara s’est tout de même jeté dans le fleuve « N’zué bah », surnom d’Henri Konan Bedié.
Sur quoi compte le chef de l’Etat sortant pour défier tout un peuple prêt à défendre sa loi fondamentale ? Les exemples du Burkina Faso et du Congo (RDC) attestent de la volonté des Africains à faire barrage à toute tentative de modification de leurs constitutions à des fins électoralistes personnelles par les chefs d’Etats africains.
Les occidentaux qui ont fait de Ouattara un Roi, ont fini par être déçus par son comportement, par la nature dictatoriale de son régime, par son incapacité à conduire les ivoiriens vers une véritable réconciliation nationale, et par sa politique de rattrapage ethnique encore pire que l’ivoirité, sur fond de justice des vainqueurs….
Le président du Front Populaire Ivoirien Pascal Affi N’guessan et Konan Bédié, ses alliés, ne représentent plus grand chose dans leur parti et ne pourront pas empêcher des manifestations de masse.
Monsieur Alassane Ouattara serait-il encore prêt à jeter face aux ivoiriens ses chiens de guerre, où sera-t-il habité par la sagesse ? Les jours qui viennent le diront.
Le temps est vraiment l’autre nom de Dieu, comme aime le dire le Président Laurent Gbagbo

Ossey Hélène@ivoire 114