Maman GADO Marguerite: La chronologie de son décès

Par L'Inter - Maman GADO Marguerite, ce qui s'est passé durant ses derniers jours parmi nous (chronologie).

Maman Gado Marguerite.

1- Le jour de son arrivée
Il est 16h20 min le dimanche 12 octobre 2014 quand s'ouvre le portail de la résidence de Henri Gosse dans la commune de cocody , pour laisser entrer une voiture 4/4 de marque américaine Ford. Sur la banquette arrière est allongée une vieille dame . C'est GADO Marguerite, la mère du Président Laurent Gbagbo. Elle est dans un état critique. Elle a les yeux fermés et est incapable de prononcer le moindre mot. Les quelques personnes présentes s'activent rapidement autour du véhicule. C'est péniblement qu'elle est extraite pour être transportée dans une chambre préparée pour l'accueillir.
Le voyage a été long et éprouvant pour la vieille de plus de 90 ans.
Témoignage d'une des personnes qui ont accompagne la vieille GADO :
- " Nous sommes partis de la maison (à Accra ) à 5h30 min. Quand nous sommes arrivés à la frontière, nous n'avons eu aucune difficulté pour passer côté ghanéen. C'est du côté de la Côte d'Ivoire que nous avons eu des difficultés (...) "
2- Ce qui a motivé son retour
Henri Gosse :
- " Depuis quelques jours, la vieille refusait de s'alimenter. Elle ne parlait plus. Et quand elle ouvrait la bouche, c'était juste pour dire de l'amener dans son village, j'ai donc envoyé quelqu'un la chercher... C'est pour éviter que le pire arrive au Ghana et surtout pour obéir à sa volonté que nous avons décidé de la faire venir dans la plus grande discrétion. Mais il fallait d'abord que j'essaie de mettre de l'ordre à la maison à Blouzon avant de l'y amener."
3- Son état de sante le lendemain de son arrivée
Henri Gosse:
- " Depuis ce matin ( lundi 13 Octobre ndlr), elle a retrouve ses esprits. Elle a pris le petit-déjeuner. Elle a échangé avec tout le monde et elle reconnait maintenant les gens. Elle a échangé avec tout le monde et elle reconnait maintenant les gens. Moi-même, elle m'as reconnu alors qu'hier(dimanche 12 octobre ndlr) , elle ne le pouvait pas . Même à Accra , il semble qu'elle ne reconnaissait plus sa fille Jeannette ...Son état s'est tellement amélioré que nous avons demandé au ministre Sangaré Aboudrahmane qui a fait venir ce matin ( lundi 13 octobre ndlr) même une ambulance pour la faire évacuer à la Pisam d'attendre encore un peu. Je lui ai dit que si d'ici là son état se dégrade à nouveau, je n'hésiterai pas à lui faire appel."
Henri Gosse pense que c'est ce que le médecin ghanéen a dit qui se vérifie. À savoir que toutes les analyses qui ont été faites n'ont rien révélé, mais que c'est le pays et l'environnement familial de la vieille qui lui manquent. :
- "Les trois ans qu'elle a passés au Ghana ont été un véritable calvaire pour elle . Vous voyez qu'en moins de 24h, elle se retrouve. À savoir que toutes les analyses qui ont été faites n'ont rien révélé, mais que c'est le pays et l'environnement familial de la vieille qui lui manquent. Donc si elle se remet totalement de sa fatigue, nous allons l'accompagner à Blouzon auprès de ses sœurs et frères, et ses petits-enfants."
4- Les précisions faites par la famille sur son retour (communique)
" La grande famille Gbagbo Koudou a accueilli avec responsabilité , dignité et dans la sérénité, le dimanche 12 octobre, sa matriarche, Mère et Grand-Mère GADO Marguerite, Mère du Président Laurent Gbagbo, après de 3 ans d'exil au Ghana.
C retour a été motivé par le choix de ses enfants de lui permettre de vivre à nouveau dans l'unique milieu qu'elle n'ait jamais connu. La famille se réjouit de son état de santé satisfaisante malgré son age très avancé. Cet événement est à caractère strictement familial et privé ; en conséquence, la famille ne souhaite aucune interférence ou ingérence étatique, mondaine, ou publique autour de ce retour. Maman GADO a simplement exprimé le désir de se reposer dans sa famille.
Yobo Gosse Henri
Porte-parole de la famille"
5- Le refus poli opposé aux proposition d'aides du pouvoir
Le lundi 13 octobre 2014 , le ministre Etat, ministre de l’intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, reçoit à sa demande, Henri Gossé. La rencontre se déroule à 12h30mn au cabinet du ministre.
Henri Gosse :
- « Le ministre d’Etat a tenu d’entrée à clarifier les intentions du gouvernement en disant que le gouvernement ne veut nullement faire de l’arrivée de la mère du président Gbagbo, une exploitation politique. Il a dit qu’il s’agit strictement d’une question humanitaire», nous a confié M. Gossé. avant d’ajouter : «Le ministre d’Etat a offert la disponibilité du gouvernement. Il m’a proposé de faire hospitaliser la vieille à la Pisam. Mais je lui ai expliqué que ce n’est pas nécessaire pour le moment parce qu’elle se retrouve petit à petit de sa fatigue du long voyage. Le ministre d’Etat m’a donc dit que, dès que nous en sentirons le besoin, voire la nécessité, de ne pas hésiter à faire appel au Samu pour la transférer à la Pisam et que le gouvernement est disposé à prendre en charge les frais d’hospitalisation. Le ministre d’Etat Hamed Bakayoko a ensuite dit la volonté du gouvernement d’aider à la réhabilitation de la maison qui va accueillir la vieille au village. Je lui ai dit que nous n’avons pas encore fait l’état des lieux et que, comme j’ai désormais son contact, je vais l’informer dès que possible. Il a même envoyé le préfet de Gagnoa qui s’est rendu à Gnaliépa, alors que c’est à Blouzon que nous allons envoyer la vieille. Le ministre d’Etat a également proposé de donner de l’argent pour la nourriture de la vieille. Là aussi, je l’ai remercié ainsi que le gouvernement pour toute l’attention qu’ils portent à ma tante et dès que j’aurai vraiment besoin d’une aide, je n’hésiterai pas à le saisir. C’est sur cette note que nous nous sommes séparés ».
6- Son décès, et les tracasseries policières exercées sur sa famille à Yamoussoukro
()Au centre hospitalier régional de Yamoussoukro, c'est autour de 18h30, le mercredi 15 octobre dernier, que la vieille, très mal en point, avec un pool très faible, est arrivée au service des urgences médicales. Le corps médical de garde, ce jour, avec le médecin général, Dr Odégué en tête, s'apprêtait à lui faire une perfusion lorsque la vieille dont ils ne savaient pas sur le moment la vraie identité a rendu l'âme. Très vite, par le biais des réseaux sociaux, la nouvelle, lâchée sans doute par certains des 7 occupants des 3 véhicules du cortège qui ramenait la vieille au village, a fait le tour du monde. Les autorités s'en saisissent et sur ordre du préfet de police, le colonel Sanogo Ismaïla, les accompagnateurs y compris les chauffeurs sont interpelles et mis en garde à vue au commissariat du 1er arrondissement de police de la ville. Il leur est reproché d'avoir transporté un corps sans vie dans un véhicule particulier au lieu d'un corbillard. Les nouvelles rependues faisaient en effet savoir qu'elle est décédée en route, lors de son transfert. Mieux, il était consigné dans les notes officielles que la vieille était décédée depuis Abidjan et que les parents l'ont transportée dans un véhicule banalisé.
Informé de la situation, le substitut du procureur près la section de tribunal de Toumodi dont dépend juridiquement la ville de Yamoussoukro, Djelli N'Goran Siméon, fait reporter ses audiences du jour et descend sur la capitale le jeudi 16 octobre autour de 10h. Il ordonne la relaxation des interpellés dont la tête de fil était le ministre Alcide Djedje. Il organise rapidement une rencontre avec les membres de la famille présents. Au bureau du préfet ou à lieu la rencontre, il leur présente en son nom et au nom du procureur général, les sincères condoléances du garde des Sceaux et les invite à dépolitiser cette situation qui a t'il dit, est douloureuse pour toute la Côte d'Ivoire.
" Depuis hier, personne ne nous a dit ses condoléances, bien au contraire, nous sommes tracassés ", lance rassuré l'un des membres de la famille au procureur qui demande que toutes les auditions soient reprises en sa présence.
En réalité, il y avait urgence. Le gouvernement qui entamait avec le président de la République un conseil des ministres à Abidjan, attendait , as-t-on appris, tous les détails de cette affaire avant de boucler ses travaux. Du cote de la famille et des partisans du président Gbagbo à Abidjan et surtout à Gagnoa, des convois s'apprêtaient à descendre sur Yamoussoukro pour "arracher" le corps de "leur maman" des mains du pouvoir qui, raconte-t-on, voulait envoyer le corps à Abidjan. Il fallait donc aller vite, mais certains membres de la famille, notamment Noëlle Nadje avec qui la vieille se trouvait dans le véhicule "Grand voyager" de type 4X4, refusait de se faire auditionner. Ils exigeaient d'abord la présence de leur avocat. Le procureur Simeon leur explique que ces auditions obéissent à des exigences administratives et non à des causes politiques. Il parle au téléphone avec l'un des avocats de Simone Ehivet Gbagbo qui décante la situation. Tous les membres de la famille sont finalement entendus sur procès verbal.
LES Aveux Du Médecin
Il faut maintenant entendre le médecin qui a reçu la vieille à l'hôpital pour savoir si elle était en vie ou morte lors de son arrivée. Mais le médecin, une dame, est malheureusement introuvable. Elle qui doit tout décanter. Le préfet de police déploie les grands moyens et parvient finalement à la retrouver. Devant le procureur et toutes les autorités de la ville(), elle confirme ce qu'elle a consigné dans son rapport médical. À savoir que dame GADO Marguerite est bel et bien décédée au CHR de Yamoussoukro. Le procureur ne trouve donc plus de raisons de détenir les membres de la famille. Il ordonne que le corps leur soit remis. Mais, à la morgue, ou les autorités de la ville, notamment le préfet de région, le procureur, le préfet de police et le représentant du commandant de légion de la gendarmerie arrivent vers 13h30 en même temps que les membres de la famille rejoints entre temps par Michel Gbagbo en pleur et deux de ses avocats, le corps n'est plus. Le corbillard le transportant ayant déja pris la route de Gagnoa sur ordre de la police dont un élément se trouvait à bord avec un membres de la famille resté près du corps(). Le préfet de région André Epkonon ordonne le retour du corbillard. Ce qui est fait dans les 10 minutes qui suivent.
Des excuses sont présentées aux membres de la famille avant que le corps ne leur soit remis. Le préfet de police est instruit de les escorter jusqu'à destination. C'est ainsi qu'à 13h45, le long cortège funèbre de la défunte GADO Marguerite a pris la route de Gagnoa..
[Nous avons pu réaliser cette chronologie grâce aux quotidiens "Notre Voie" dans ses parutions n°4837, 4838 des lundi 13 et mardi 14 octobre 2014 et "L'Inter" dans sa parution n° 4909 des samedi 18 et dimanche 19 octobre 2014 ]

L'Inter

NB: Le titre est de la rédaction.