KKB crache ses vérités au régime Ouattara: « Ce n’est pas Gbagbo qui a pris les armes…»

Par Notre Voie - KKB crache ses vérités au régime Ouattara « Ce n’est pas Gbagbo qui a pris les armes…».

Kouadio Konan Bertin dit KKB.

L’ancien président de la jeunesse du pdci (Jpdci), le député de Port-Bouët, Kouadio Konan Bertin dit KKB, n’est pas du tout prêt à soutenir aveuglement Alassane Dramane Ouattara en 2015 en laissant mourir le PDCI-RDA au nom du RHDP. En meeting, mercredi dernier, dans la sous-préfecture de Binao (département de Tiassalé), KKB n’a pas été tendre avec le régime Ouattara. Sur de nombreux sujets, il désapprouve la politique appliquée par Alassane Ouattara depuis son installation au pouvoir, le 11 avril 2011. Il s’agit notamment de la campagne véhémente d’une candidature unique de M. Ouattara en 2015, de la réconciliation nationale en panne, des emprisonnements des seuls pro-gbagbo et de la propagande à outrance sur « la croissance économique ». Kouadio Konan Bertin ne croit pas en la croissance économique du pays. il dit ne pas accorder d’intérêt aux chantiers en cours de réalisation et pour lesquels le gouvernement baigne dans la propagande. « S’Il n’y avait pas eu le coup d’Etat de 1999, on marcherait sur ces ponts depuis 20 ans. Bédié avait déjà dédommagé les riverains. Ouattara construit les ponts et dit tout va bien. Mais moi, je ne sens pas que tout va bien dans ce pays. Notre pays a reculé. Le chômage et les maladies nous assaillent. Après la guerre, les Ivoiriens sont devenus pauvres et n’ont même pas 1000fcfa», a-t-il indiqué. s’agissant de la crise qu’a connue le pays depuis 2002, pour KKB, les victimes étant dans tous les deux camps, il est injuste de voir un seul camp payer pour les atrocités. « Ça nous fait mal de voir l’ancien président Laurent Gbagbo à La Haye. Mais Gbagbo est à La Haye pour la vérité et la justice. Dans nos prisons en Côte d’Ivoire, il y a des gens qui ne sont
pas encore jugés et qui meurent curieusement », a-t-il fait remarquer. Il va plus loin en
demandant que ceux qui ont commis des crimes payent tous. « Je ne demande pas qu’on libère Gbagbo. Mais que tous ceux qui ont tué partent à La Haye pour dire la vérité. La justice doit être dite pour tout le monde. Si tous ceux qui ont tué ne vont pas tous à la Haye, alors
que Gbagbo et Blé Goudé reviennent », affirme KKB. Avant d’ajouter : « Il y a eu la guerre et des gens sont morts. Mais il y a eu des morts dans le camp de Gbagbo. Je ne crois pas que
c’est Gbagbo qui a pris les armes pour tuer Boga Doudou et Dali Oblé. Si dire cette vérité, c’est être Fpi, alors je le suis », a lancé KKB. Qui a déploré que la crise ait considérablement affecté la cohésion du peuple ivoirien. Selon lui, les ivoiriens ne sont plus soudés depuis
cette crise.

Les populations en phase avec KKB

Soulignant que cet état de fait complique la réconciliation réconciliation et la rend irréalisable. « On ne peut se réconcilie pas seul. Il y a deux partis, le Rdr et le Fpi qui se battent. Mais comment peut-on réconcilier si le Fpi n’est pas là ? La réconciliation devrait être un programme spécial. Mais quand on va à des cérémonies de réconciliation et on danse seulement aux sons de la musique de N’Guess Bon Sen et Mawa Traoré sans danser le Gbégbé, on ne peut pas réconcilier les Ivoiriens », a-t-il relevé.
Avant d’indiquer que « les Ivoiriens se regardent en chiens de faïence. Ils vivent côte à côte sans être unis et les uns sont prêts à planter le couteau dans le dos des autres. » Il dénonce en outre le mutisme du pdci face aux graves problèmes du pays.

KKB s’insurge également contre la candidature unique de Ouattara au RHDP.

l’invité de Binao dit ne pas comprendre que des cadres pdci dépensent leur énergie pour qu’Alassane Ouattara soit le candidat unique du rhdp. « Ce sont des cadres du Pdci qui battent campagne pour Ouattara. Est-ce que le Rdr peut laisser Ouattara pour faire campagne pour le Pdci ? », s’interroge-t-il. Tout en rassurant les populations que le pdci d’houphouët-Boigny ne disparaitra parce que ce parti dira avant les élections de 2015 celui qui défendra ses couleurs à ce scrutin. L’intervention de l’ancien patron de la Jfpi, durant ce meeting, a été longuement été ovationnée par les populations qui, visiblement, étaient en phase avec leur hôte. À cette rencontre, des intervenants ont demandé la libération de Laurent gbagbo, de son épouse, Simone Gbagbo, de Blé Goudé, de tous les prisonniers politiques et du retour des exilés.
Certains ont déploré la chute des prix d’achat des produits agricoles, la naturalisation
par simple déclaration, la question du foncier et la loi sur le mariage. Des sujets sur lesquels KKB et ses hôtes partagent la même position.

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