Justice: Simone Gbagbo se révolte à Odienné

Par Notre Voie - Détenue au secret depuis 4 ans À Odienné Simone Gbagbo piège Ouattara.

Depuis l’échec, en février dernier, de la tentative d’audition de Simone Ehivet Gbagbo, ex- Première dame de Côte d’Ivoire, prisonnière politique du régime Ouattara à Odienné (nord-ouest du pays), le dossier Mme Gbagbo est totalement bloqué. En effet, au dire de sources judiciaires concordantes, l’ex-député d’Abobo et présidente du groupe parlementaire Fpi avait clairement indiqué au doyen des juges d'instruction près le tribunal d'Abidjan-Plateau, Victor Coulibaly, qui conduisait l’audition sur le fond à Odienné en présence du procureur Richard Adou, qu’elle ne dirait pas un mot tant que son immunité parlementaire n’est pas levée comme l’exige la loi, puisqu’elle a été arrêtée en avril 2011 alors qu’elle assumait toujours un mandat parlementaire. Ce préalable de Mme Gbagbo se pose au dire d’une source proche du dossier, comme un piège à la chambre d’accusation et au régime Ouattara parce que les tenants actuels du pouvoir en Côte d’Ivoire disent ne pas reconnaître la législature sous le Président Laurent Gbagbo.
« S’ils lèvent l’immunité parlementaire de Mme Gbagbo pour qu’elle soit auditionnée sur le fond, cela voudrait dire qu’ils devront faire face aux exigences pécuniaires et autres des députés de la législation écoulée dont Mme Gbagbo, elle-même. D’où le piège que renferme ce préalable fondé, au regard de la loi, de la Première dame et député, Simone Gbagbo », précise un juriste proche du dossier qui a requis l’anonymat. N’ayant pu auditionner Simone Gbagbo à Odienné, le juge d’instruction et le procureur de la République, ainsi que leur équipe ont regagné Abidjan.
Deux mois plus tard, soit le mardi 8 avril, le juge d’instruction a adressé un avis (une information) aux avocats de Simone Gbagbo pour leur dire que la détention de leur cliente est prolongée. Parce qu’elle n’a pas encore été entendue sur le fond. « Cet avis prouve que le Pouvoir est dans une impasse concernant le dossier Simone Gbagbo », constate notre source judiciaire. A noter que c’est chaque trimestre que le juge d’instruction émet un avis sur la détention de Mme Gbagbo. La Justice aura-t-elle le courage, dans les trois prochains mois, de la remettre en liberté ?

Didier dEPRY didierdepri@yahoo.fr