Interview exclusive - Don Mello corrige la copie de Bensouda: "Fatou Bensouda a caché la vérité à la CPI"

Par Notre voie - la grande interview de Ahoua Don Mello « Bensouda a caché la vérité à la Cpi".

Le ministre Ahoua Don Mello, ancien porte-parole du gouvernement de Laurent Gbagbo.

Ahoua Don Mello : « Bensouda a caché la vérité à la Cpi »

Que vous inspire le Document de Notification des Charges modifié contre Laurent Gbagbo déposé par Bensouda ?

Ahoua Don Mello : le 13 janvier 2014, mme Fatou Bensouda déposait à la cour pénale internationale, le document de notification des charges (dnc) modifié. L’histoire récente de la Côte d’Ivoire, telle que relatée dans le document, passe sous silence des faits historiques vérifiables mais consciemment omis ou falsifiés
pour accuser un homme: Laurent Gbagbo. De 2000 à 2011, Laurent Gbagbo est accusé d’avoir élaboré un « plan commun » et une « politique » d’attaques systématiques et généralisées
visant les partisans de m. Ouattara. En tant qu’acteur de la vie politique
de la Côte d’Ivoire de 2000 à 2011, j’ai été surpris de ce « coupé décalé » de
l’histoire récente de la Côte d’Ivoire. Cela m’a rappelé l’histoire des armes de destruction massive qui ont justifié
le bombardement de l’Irak et l’assassinat de Saddam Hussein et cela me rappelle
l’histoire récente de la Syrie heureusement mise en échec grâce à la vigilance de Poutine. Les faits étant têtus, la vérité sur la crise ivoirienne éclatera dans toute sa nudité j’en suis sûr. a ce propos permettez-moi avant tout propos de saluer la dense et vigoureuse réplique adressée à Bensouda par la
défense du président Gbagbo, dirigée par me Altit.

Justement vous qui êtes un proche de Laurent Gbagbo que pensez de l’affirmation de Bensouda disant que dès son accession à la Présidence en 2000, Gbagbo a eu pour
objectif de se maintenir au pouvoir, y compris en réprimant ou en attaquant violemment ceux qui constituaient une menace pour son régime. Sachant l’élection présidentielle inévitable, Gbagbo aurait,
conjointement avec son entourage immédiat, conçu et mis en oeuvre un Plan commun afin de se maintenir à la Présidence par tous les moyens nécessaires

A.D.M: Chinua Achebe a raison quand il disait que tant
que le lion n’aura pas son historien, l’histoire de la chasse sera toujours à la
gloire du chasseur. Laurent Gbagbo attaqué par Alassane dès son accession au
pouvoir, n’a pas eu d’historien au cabinet du procureur pour lui donner les faits. par
votre canal je vais me faire le devoir de lui en donner quelques-uns.
Laurent Gbagbo a accédé au pouvoir en novembre 2000. Deux mois après sa
prise de fonction effective, un coup d’état manqué avec
occupation de la télévision ivoirienne est organisé par les partisans de m. Ouattara.
Ensuite une tentative d’invasion connue en côte d’ Ivoire du nom du complot de la
Mercédès noire est organisée depuis le Burkina Faso par les partisans de m. Ouattara.
cette tentative fut un échec. deux ans après, une autre tentative de coup d’état échoue avec 60 gendarmes
et leurs familles exécutés à Bouaké par les rebelles de m. Ouattara, le ministre Boga doudou tué et
10 danseuses traditionnelles Baoulés de Sakassou sont
assassinées. pour la première partie de votre question
vous voyez vous-même celui qui a attaqué dès l’accession
de Laurent Gbagbo au pouvoir. c’est la rébellion
parrainée par M. Ouattara.
Pour faire face à ces multiples crises, Laurent GBaGBo accepte de s’asseoir
autour d’une même table avec les rebelles pour produire un plan commun de
sortie de crise sous la supervision de la France. il en sortira
les accords de Linas-marcoussis et un gouvernement
de réconciliation
nationale avec un premier ministre de consensus et
des rebelles au gouvernement. Si faire des rebelles
des ministres c’est les attaquer
et les réprimer, beaucoup
d’ivoiriens souhaiteraient être attaqués
et réprimés de la sorte. Si les
accords de linas-marcoussis
constituent un plan commun pour se maintenir au
pouvoir comme l’écrit le procureur,
j’invite Ouattara à en faire autant, lui qui a déjà annoncé sa candidature pour
2015.
Pendant que Laurent Gbagbo appliquait le plan
commun de Linas-marcoussis,
Le seul point qui était demandé aux rebelles de m.
Ouattara, à savoir le désarmement qui devait intervenir
dès la mise en place du gouvernement
de réconciliation n’a jamais eu lieu. Au contraire, la rébellion a fait main basse sur les ressources de la Bceao dans les zones centre-nord-ouest (cno) occupées, main basse sur le diamant, le coton, l’anacarde, le bois, le cacao dans la zone occupée et un trafic d’armes s’est développé avec comme base
arrière le Burkina faso. L'onu dans sa résolution
1643 du 15 décembre 2005, a demandé à l’Onuci de : « recueillir et analyser toutes informations pertinentes en Côte d’Ivoire et ailleurs, en coopération avec les gouvernements
de ces pays, sur les mouvements d’armes et de matériels connexes, sur la
fourniture de toute assistance, de tout conseil et de toute formation se rapportant à des activités militaires, sur
les réseaux opérant en violation des mesures imposées par le paragraphe 7 de la résolution
1572 (2004), ainsi que sur les sources de financement,
notamment l’exploitation des ressources
naturelles en Côte d’Ivoire,
consacrés à l’acquisition d’armes et de matériels
connexes ou se rapportant à des activités apparentées. »
et de « Prendre les mesures
nécessaires pour interdire l’importation sur les territoires
voisins de tous les diamants bruts en provenance
de Côte d’Ivoire » en lieu et place du désarmement,
les rebelles de m. Ouattara ont continué à s’armer
et commettre des crimes économiques, des
crimes de guerre et des crimes contre l’humanité au
nord, au centre et surtout à l’ouest de la côte d’ivoire de
2002 à 2011. De cela rien n’est mentionné dans le
Dnc modifié. A votre avis qui
avait un plan caché pour prendre le pouvoir par tous
les moyens y compris en réprimant ou en attaquant violemment
ceux qui constituaient une menace pour son accession au pouvoir
?
l Selon Bensouda dans le
DNC modifié, le second
tour de l’élection présidentielle
a eu lieu le 28 novembre
2010 et l’annonce des
résultats était prévue le 1
décembre 2010. Le 2 décembre, le Président de la
CEI a annoncé les résultats provisoires et déclaré
que Ouattara avait remporté 54,1% des voix et
Gbagbo 45,9%. Le 3 décembre, le Président du
Conseil constitutionnel, un allié de Gbagbo, a invalidé
la décision de la CEI et annoncé
la victoire de celui-ci. Les deux candidats se
sont proclamés simultanément
Présidents de la Côte d’Ivoire. Cependant, le 4
décembre, le Conseil constitutionnel a fait prêter
serment à Gbagbo pour un
nouveau mandat présidentiel.
Peu après, Ouattara
prêtait serment par écrit en
tant que Président de la
République. Les deux
camps ont alors formé
leurs gouvernements respectifs.

Pouvez-vous
confirmer ces écrits ?

A.D.M: C’est l’arme de destruction
massive qui a été découverte en Côte d’Ivoire
pour ceux qui avaient l’intension de faire main basse sur une Côte d’Ivoire qui avait
réussi sous Laurent Gbagbo à affirmer sa souveraineté. Mme Bensouda a omis de
dire que le 2 décembre, c’est le Qg de m. Ouattara qui a
donné des résultats et non le président de la Cei qui était
forclos le 1er décembre à minuit. La Cei n’avait, le 2 décembre
que des résultats partiels aussi bien au niveau
du comptage électronique que du comptage manuel.
Ces résultats sont pour Laurent Gbagbo 53.87% pour les 14 régions sur 19 consolidés
pour le comptage manuel et le comptage électronique affichait 51.24% pour 60% des électeurs. M.
Ouattara avait 46.13% pour le comptage manuel et 48.76% pour le comptage électronique. Ce sont ces
deux documents qui ont été transmis au conseil constitutionnel avec la liste des procès-verbaux frauduleux
détectés par le système de comptage électronique. Au vu de ces documents, le conseil constitutionnel a donné les résultats suivants: Gbagbo Laurent 51.45%, Alassane ouattara 48.55%.
Ces documents existent et sont vérifiables. si vous demandez à mme Bensouda de vous donner un document de la Cei signé par les
membres de la commission électorale prouvant les résultats annoncés par France 24
et associés et repris par elle, elle en sera tout simplement incapable parce qu’un tel document
est inexistant. Ecrire
par conséquent que m. Ouattara a gagné les élections
sur la base des résultats
annoncés irrégulièrement par Youssouf
Bakayoko relève du pur mensonge. Ce n’est pas en
répétant un mensonge plusieurs
fois par les media occidentaux et en le faisant
certifier illégalement par l’Onu contre les termes du
mandat de certification qu’il deviendra vérité. comme en
Irak, on découvrira un jour la
vérité sur ces autres armes de destructions massives
que sont l’Onu et les media
occidentaux. Médiapart le
célèbre média français a
déjà donné le ton. Pour médiapart
Laurent Gbagbo est
le vainqueur de l’élection
présidentielle ivoirienne du
28 novembre 2010.
l
Bensouda écrit encore :
« Entre le 27 novembre
2010 et le 8 mai 2011, les
forces pro-Gbagbo ont dirigé
une attaque contre
des civils considérés
comme des partisans de
M. Ouattara. Plus d’une
centaine d’incidents impliquant
les FDS ainsi que des jeunes pro-Gbagbo,
des miliciens et mercenaires ont eu lieu au cours
de ladite période. Selon une évaluation à minima,
ces incidents ont causé la mort d’au moins 1000 civils,
à Abidjan et dans certaines localités de l’Ouest
du pays. Les forces pro-Gbagbo ont également arbitrairement
arrêté au moins 520 personnes et
ont infligé à plus de140 civils
de grandes souffrances et des atteintes graves à l’intégrité physique.
Par ailleurs, pour la
seule ville d’Abidjan, au moins 40 femmes et
jeunes filles ont été violées
par les forces pro-Gbagbo
au cours des violences
postélectorales»

A.D.M: La grande expertise,
dans ce cas nous pouvons parler de prestidigitation, du
procureur Bensouda est d’avoir permuté les acteurs de la crise postélectorale :
Les crimes des rebelles sont attribués aux pro-Gbagbo et
les victimes deviennent des pro-ouattara dans des
zones supposées être les fiefs des pro-Gbagbo.
En effet, le 28 novembre 2010, Bensouda reconnaît
que les rebelles ont progressé de l’ouest, du centre
et de l’est vers Abidjan mais curieusement, les 1000 civils
tués lors de leur progression (800 civils tués dans la seule
ville de Duékoué et dans la seule journée du 28 novembre
par les rebelles de m. Ouattara) sont attribués aux
forces de défense et de sécurité
et aux jeunes pro-Gbagbo comme si les
rebelles en progressant avec
des armes jusqu’à Abidjan n’avait tiré aucun coup de fusils
et que dès qu’un rebelle était tué pendant les batailles,
il devenait brusquement un civil.
Pour rappel, le 28 novembre 2010, suite au déclenchement
des attaques des rebelles passés sous le
commandement de m. Ouattara
par une « ordonnance » signée de ses propres mains
le 17 mars 2011, le régime du président Gbagbo a appelé au respect du cessezle-
feu instauré par la résolution 1528 du 27 février 2004 sous surveillance de l’Onuci. les forces de défense
et de sécurité n’ont donc pas tiré. seuls les rebelles massacraient, pillaient, volaient et violaient
sur leur passage la population qui était sans résistance. Ce qui explique l’arrivée de
ces derniers à Abidjan en moins de 3 jours. Pendant ce
temps, à Abidjan, le commando invisible pro-Ouattara
était à la manoeuvre à Abobo massacrant des dizaines de
villageois dans le village d’Anonkoua-Kouté et tuant des dizaines de policiers affectés
dans cette commune pour le maintien de l’ordre.
Bensouda a fait le black-out sur les positions, les activités
et les affrontements entre les groupes armés pro-Ouattara
et les fds, dans le but de cacher la vérité sur les atrocités
des soldats de m. Ouattara. Laissez-moi vous
donner une idée des faits et
massacres lors de leur progression, en plus du génocide
de Duekoué : Lundi 28 mars 2011
•région du moyen Cavally les positions des forces de
défense et de sécurité de
Guiglo, Duékoué et leurs
postes à Guéhiébly et Dibobly
ont été attaquées par les rebelles. Ces attaques ont
été précédées d’un ballet aérien
des hélicoptères de l’Onuci et des forces françaises
de l’opération Licorne qui ont pré-positionné des rebelles et des armes en plusieurs
endroits stratégiques de la région.
Les forces de défense et de sécurité ont opéré un repli
pour se reconditionner. Région de la marahoué
Zuénoula. Huit (08) gendarmes
de la brigade de la ville en patrouilles à Kanzra
ont été enlevés et pris en otage par des rebelles.
Bédiala. Des rebelles en provenance de Vavoua ont
attaqué Bédiala. Les forces
de défense et de sécurité ont quitté leur position. là
encore, l’Onuci était présente
avec les mi 24.
•région du Zanzan
a Doropo et Bondoukou, le
mardi 1er avril à 04 heures 30 minutes, des rebelles en provenance
de Bouna à bord de huit (08) véhicules de type 4x4 dont un (01) monté d’un
canon 12,7 ont attaqué la position avancée des forces
de défense et de sécurité à Gbanhoui sous-préfecture
de laoudiba, soixante (60) km de Bondoukou. les rebelles
se sont repliés à Bouna. En fin d’après-midi, les positions des forces de défense et de sécurité ont été attaquées
par les rebelles lourdement armés, respectivement à Laoudiba
et à Bondoukou. les forces de défense et de sécurité ont quitté leur position.
Mardi 29 mars 2011
•région du haut-sassandra,
dans la nuit du 28 au 29
mars 2011.
Daloa. Les positions des
forces de défense et de
sécurité ont été l’objet d’une
attaque massive des rebelles.
Les forces de défense
et de sécurité ont
opéré un repli pour se reconditionner.
Les renforts y sont
acheminés en vue de lancer
une contre-offensive. les
forces de l’opération de
l’Onuci et de l’opération
française licorne effectuaient
d’incessants mouvements
terrestres et aériens
hostiles dans le dispositif des
forces de défense et de sécurité
sur l’ensemble du territoire
national. A Duékoué, l’Onuci a quadrillé
la ville avec des chars
pendant les combats.
les chars de l’Onuci ont
renseigné constamment sur
les positions des fds pendant
les combats à Daloa.
les fds se battent en réalité
contre l’Onuci qui apporte
l’appui logistique conséquent
aux terroristes qui attaquent
la Côte d’Ivoire.
l’Union européenne n’a pas
manqué à l’appel en prenant
les décisions mortelles suivantes
:
-l’embargo sur les médicaments
;
-la fermeture des banques ;
-et l’interdiction d’exporter le
cacao privant ainsi la population
ivoirienne de revenus
pour se nourrir, se soigner,
scolariser les enfants et vivre
décemment
ces mesures inhumaines
ont été adoptées par la
France et l’Ue, dans l’indifférence
des conséquences sur
la vie et la santé des ivoiriens.
Aucun journaliste occidental
n’a enquêté sur les
effets de ces décisions inhumaines
sur les populations
civiles ! Le Dnc Bensouda, rempile dans le même sens, alors qu’il prétend vouloir réprimer
des crimes contre l’humanité. Priver volontairement des malades de soins et de médicaments sans les
prévenir, n’est-ce pas un crime contre l’humanité, surtout lorsque de telles mesures
sont prises dans le seul but d’installer au pouvoir par la contrainte des populations,
un homme qui a officiellement perdu les élections ? Bensouda n’a rien vu ou bien considère
ces crimes comme légitimes!
Qui a financé, formé, armé, transporté ces rebelles, encadré,
soutenu et ordonné les massacres ? le paragraphe 9 b de la résolution 1643 du 15 décembre 2005
que j’ai cité plus haut vous donne un début de réponse ainsi que les faits ci-dessus rapportés...

A suivre.
Demain suite et fin de l'Interview.