Ebola: l'OMS annonce un plan d'urgence de 100 millions de dollars

Par TV5 et AFP - Ebola. L'OMS annonce un plan d'urgence de 100 millions de dollars.

La directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Margaret Chan lors d'un meeting le 23 mai 2013 à Genève.

Freetown (AFP) - La Sierra Leone et le Liberia ont adopté de strictes mesures pour lutter contre l'épidémie d'Ebola qui a fait plus de 700 morts en Afrique de l'Ouest, un effort soutenu par un plan de l'OMS d'un montant de 100 millions de dollars.
La directrice de l'Organisation mondiale de la Santé, Margaret Chan, participera vendredi à un sommet régional à Conakry réunissant les chefs d'Etat de Guinée, Liberia, Sierra Leone et Côte d'Ivoire pour lancer avec eux ce plan contre la fièvre hémorragique qui frappe les trois premiers.
Le Dr Chan a justifié cette "augmentation des ressources" par "l'ampleur de l'épidémie", qui au 27 juillet totalisait plus de 1.300 cas, dont 729 mortels, (339 en Guinée, 233 en Sierra Leone et 156 au Liberia), selon le dernier bilan de l'OMS publié jeudi.
Elle a ajouté que ce plan de 100 millions de dollars (75 millions d'euros) visait à déployer "plusieurs centaines" de travailleurs humanitaires supplémentaires pour renforcer les quelques centaines déjà sur le terrain, dont 120 employés de l'OMS.
Le directeur des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains, le Dr Tom Frieden, a annoncé jeudi l'envoi de "50 experts en plus dans la région au cours des 30 prochains jours", estimant qu'il faudrait au mieux de trois à six mois pour enrayer l'épidémie.
Devant l'aggravation de la situation, des mesures de précautions se multiplient en Afrique et ailleurs dans le monde.
Les présidents sierra-léonais Ernest Bai Koroma et libérienne Ellen Johnson Sirleaf ont préféré renoncer à se rendre au sommet Afrique/Etats-Unis la semaine prochaine à Washington et annoncé de nouvelles mesures radicales.
Evoquant un "défi exceptionnel", M. Koroma a décrété jeudi "l'état d'urgence pour nous permettre de prendre des mesures plus fermes", sur une période de 60 à 90 jours, éventuellement reconductible.
Il a énuméré une batterie de dispositions, dont le placement en quarantaine des foyers d'Ebola, l'escorte des travailleurs sanitaires par les forces de sécurité et des perquisitions pour repérer les malades présumés.
- Chances de survie -
Peu auparavant, son homologue libérienne avait ordonné la fermeture de "toutes les écoles" ainsi que de "tous les marchés dans les zones frontalières".
Mme Sirleaf a aussi annoncé la mise en quarantaine de certaines localités, "dont l'accès serait limité aux personnels des services de santé".
M. Koroma a annulé les voyages à l'étranger de ses ministres, à l'exception des "engagements absolument essentiels".
Le chef de l'Etat sierra-léonais a également suspendu toutes les réunions publiques, sauf celles consacrées à l'épidémie, renvoyé le Parlement et sommé ses compatriotes de rester chez eux le lundi 4 août.
De la même manière, au Liberia, la présidente a mis "tout le personnel non essentiel" du secteur public "en congé obligatoire de 30 jours" et décidé que vendredi serait "chômé pour permettre la désinfection des bâtiments publics".
Les autorités américaines et allemandes ont recommandé de leur côté jeudi à leurs ressortissants d'éviter de se rendre dans les trois pays frappés. La France y a ajouté le Nigeria, qui a enregistré un premier mort d'Ebola la semaine dernière, un Libérien arrivé en avion via Lomé et Accra.
Lagos a d'ailleurs annoncé jeudi avoir placé deux personnes en quarantaine car elles avaient été en contact étroit avec la victime et 69 autres sont sous surveillance médicale.
Des pays d'Afrique centrale et orientale ont eux aussi pris des précautions.
La RDCongo a annoncé de nouvelles mesures sanitaires et les Seychelles ont annulé un match de football avec la Sierra Leone prévu samedi.
Le Kenya et l'Ethiopie, qui abritent deux des plus importantes plates-formes aéroportuaires d'Afrique, ont affirmé avoir renforcé leur dispositif. L'Ouganda, touché ces dernières années par Ebola, a assuré être en alerte, la Tanzanie se prévalant de "mesures de précaution"
A l'autre bout du monde, la Thaïlande, le Japon et l'Australie ont également fait état de mesures préventives.
Le médecin belge Peter Piot, co-découvreur du virus Ebola en 1976 au Zaïre, l'actuelle République démocratique du Congo, a imputé les difficultés à juguler l'épidémie au fait que la Sierra Leone et le Liberia "sortent de décennies de guerre civile".
"Il y a un manque total de confiance envers les autorités et, combiné à la pauvreté et aux services de santé médiocres, cela donne, je pense, la cause de cette grande épidémie à laquelle nous assistons", a-t-il déclaré à l'AFP.
Le virus, contre lequel il n'existe pas de vaccin, provoque hémorragies, vomissements et diarrhées. Son taux de mortalité varie de 25 à 90%.

Par Rod MAC JOHNSON

Nigeria: des sociétés refusent de transporter l'échantillon du cas mortel d'Ebola

Genève (AFP) - L'échantillon du premier cas mortel d'Ebola au Nigeria n'a pas encore pu être envoyé auprès des experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Dakar car les sociétés de messagerie s'y opposent, a indiqué jeudi l'agence onusienne.

"L'échantillon (...) doit encore être envoyé auprès du Centre collaborateur de l'OMS à l'Institut Pasteur de Dakar au Sénégal en raison du refus des sociétés de messagerie de transporter cet échantillon", explique l'OMS dans un communiqué.

L'épidémie actuelle de fièvre hémorragique frappe la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone, et a fait un mort au Nigeria.

Patrick Sawyer, un fonctionnaire du gouvernement libérien, âgé de 40 ans, est mort vendredi dernier à Lagos du virus Ebola, devenant le premier cas répertorié au Nigeria de cette fièvre mortelle.

Il est décédé en quarantaine à la clinique privée First Consultants d'Obalende, laissant craindre un début d'épidémie à Lagos, qui compte plus de 20 millions d'habitants.

M. Sawyer, qui a sans doute été contaminé par sa soeur, décédée de l'Ebola récemment, était venu au Nigeria pour assister à une conférence régionale.

Selon l'OMS, le défunt était arrivé à Lagos le 20 juillet par avion via Lomé (Togo) et Accra (Ghana). Ce qui a conduit deux compagnies aériennes africaines, Arik et ASKY, à interrompre leurs liaisons avec le Liberia et la Sierra Leone.

59 personnes ayant pu être en contact avec M. Sawyer (dont 15 membres du personnel de l'aéroport et 44 de l'hôpital) ont pour l'instant été identifiées, d'après l'OMS.

Outre le Nigeria, 3 autres pays sont touchés par l'épidémie: la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone.

Au total, à la date du 27 juillet, l'OMS a comptabilisé 1.323 cas de fièvre hémorragique (909 confirmés Ebola) dont 729 se sont soldés par un décès (485 confirmés Ebola).

Le virus Ebola, qui provoque des fièvres hémorragiques, tire son nom d'une rivière du nord de l'actuelle République démocratique du Congo (ex-Zaïre), où il a été repéré pour la première fois en 1976. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90% chez l'homme.

Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés.

AFP

Ebola: Paris recommande de suspendre les voyages en Afrique de l'Ouest

Paris (AFP) - Le ministère français des Affaires étrangères a recommandé jeudi de suspendre tout projet de voyage en Guinée, en Sierra Leone, au Liberia et au Nigeria, où des cas de fièvre hémorragique Ebola sont avérés.

"Sauf raison impérative, il est recommandé aux Français de suspendre tout projet de voyage dans les pays où des cas de fièvre hémorragique à virus Ebola sont avérés (Guinée, Sierra Leone, Liberia, Nigeria)", a déclaré le porte-parole adjoint du ministère, Vincent Floreani.

Le ministère a émis cette alerte dans la rubrique "Conseils aux voyageurs" sur son site internet, "en étroite coordination avec le ministère des Affaires sociales et de la santé", a-t-il précisé dans un communiqué.

Le bilan de l'épidémie de fièvre hémorragique en grande partie due au virus Ebola en Afrique de l'Ouest ne cesse de s'aggraver avec plus de 1.300 cas et 729 morts au 27 juillet, dont 57 en quatre jours, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié jeudi.

L'épidémie s'est déclarée au début de l'année en Guinée avant de gagner le Liberia puis la Sierra Leone.

Au Nigeria, un fonctionnaire libérien, âgé de 40 ans, est mort vendredi dernier à Lagos du virus Ebola, devenant le premier cas de cette fiève mortelle répertorié dans ce pays.

AFP