Développement durable: Intérêt de l’exploitation des énergies renouvelables en Afrique, par Dr Christophe GBOSSOU

Dr Christophe GBOSSOU est un Consultant et chercheur ivoirien, indépendant. Il animera désormais la rubrique DEVELOPPEMENT DURABLE SUR IVOIREBUSINESS.

QUI EST LE DOCTEUR CHRISTOPHE GBOSSOU?

Après un master 2 en écologie globale, obtenu à l’Institut des Hautes Etudes Internationales et du Développement de Genève (Suisse) en 2008, Il obtient en 2013, le grade de Docteur en Sciences et Génie de l’Environnement à l’Ecole Nationale Supérieure des mines de St Etienne (France).
De 2010 à 2014, il a été Consultant pour l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), pour le projet de Pôle intégré d’excellence pour l’énergie.
Dr Christophe GBOSSOU est actuellement coordonnateur du cabinet d’expertise en développement durable, SUD DEVELOPPEMENT DURABLE, basé à Abidjan (Côte d’ivoire).
Il propose aujourd’hui une réflexion succincte sur l’intérêt de l’exploitation des énergies renouvelables en Afrique.

Intérêt de L'EXPLOITATION DES ENERGIES RENOUVELABLES EN AFRIQUE

La prise de conscience de l’actuel réchauffement climatique par la quasi-totalité des décideurs de ce monde favorise aujourd’hui l’amplification du débat sur les possibilités d’exploiter d’autres sources d’énergies autres que les énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel).
Dans certains pays déjà, la valorisation des énergies renouvelables est une réalité : L’Allemagne est leader d’énergie solaire en Europe avec, depuis 2004, une production d’environ 800MW ; le Brésil produit à lui seul plus de la moitié du bioéthanol mondial et au Danemark, 20% de l’électricité produite l’est grâce aux éoliennes.
Depuis quelques décennies donc, la plupart des pays industrialisés intègrent en douceur ces énergies « moins polluantes » dans leurs politiques énergétiques.
Dans les pays en développement d’Afrique noire, le mouvement n’est pas non plus statique : certains d’entre eux ont affiché leur ferme volonté de suivre le mouvement mondial : Le Sénégal et le Ghana veulent exploiter la filière biocarburant et ont déjà mis en place des projets d’envergure…
Energies renouvelables en Afrique… pour l'accès à des services énergétiques modernes
L'accès à l'énergie (en général) est, après celui de l'eau, l'un des problèmes non résolus du siècle dans les pays les moins avancés.
Dans les milieux ruraux d'Afrique, la biomasse reste encore la principale, sinon la seule source d'énergie pour la cuisson des aliments. Cette réalité amplifie la déforestation qui a des conséquences sur le réchauffement climatique dont les conséquences sont déjà aiguës dans cette région: Nous sommes au coeur d'un cycle vicieux...
Par l'action d'organisations internationales et de certains gouvernements, les programmes et projets d'accès à des services énergétiques "modernes" en milieux ruraux se sont multipliés ces dernières décennies dans les pays du Sud en général.
Parmi les sources d'énergies et techniques mobilisées, l'énergie solaire photovoltaïque reste de loin en tête et à raison: Un seul ménage peut sortir de l'obscurité grâce à des puissances relativement faibles. Le fort niveau de décentralisation de cette technologie en fait une force dans les sites éloignés de réseaux conventionnels.
Mais les avantages à l'accès à des services énergétiques modernes en milieux ruraux vont au-delà du simple éclairage: l'accès à l'information par la télévision, la conservation des médicaments, l'amélioration du rendement scolaire et surtout de l'agriculture par la possibilité d'irrigation via des systèmes solaires d'exhaure d'eau améliorent la vie de populations coupées des citadins.
Aller au-delà de la logique de projets...
Depuis quelques décennies maintenant, il faut reconnaitre que de nombreux projets ont été réalisés dans plusieurs filières d'énergies renouvelables (solaire, biocarburants, biogaz, biomasse) en Afrique et cela est à saluer.
Mais le bilan reste globalement le même: l'Afrique de l'Ouest par exemple reste la région où l'accès aux services énergétiques modernes est le plus faible dans le monde.
Il faut donc aller au-delà des simples projets (qui sont en général pilotes) pour mettre en place de véritables programmes. Cela nécessite en amont, il est
vrai une vision ainsi qu'une stratégie, la question de la disponibilité de la ressource (source d'énergie) ne se posant plus. La mobilisation des moyens financiers qui reste l'autre noeud dépend lui aussi de la volonté des politiques.
Les ambitions affichées par l'ECREEE (centre des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique de la CEDEAO) et l'IRED, (Initiative régionale pour une énergie durable de l'UEMOA) ne seront atteints qu'à la seule condition de ce changement d'échelle, initié à la fois par les États et les organisations régionales. La société civile africaine, même sans grand moyen, ne doit pas rester en marge de ce double mouvement contre la précarité énergétique et les effets néfastes du réchauffement climatique et doit continuer la sensibilisation auprès des potentiels consommateurs et des pouvoirs publics.
Plus spécifiquement, le cabinet d’expertise en développement durable, SUD DEVELOPPEMENT DURABLE (SDD), [www.sud-developpement-durable.fr], basé à Abidjan, articule ses activités autour de formations professionnelles, de conseils et de recherches appliquées. Ces activités proposées à l’ensemble des acteurs, sont orientées vers des filières innovantes dédiées à un développement durable « appliqué » dans le contexte africain.
Initiée par de jeunes ivoiriens diplômés de grandes écoles françaises (Ecole des Mines, Institut Supérieur Européen de Gestion), avec des partenaires français et africains (Sénégal, Burkina Faso, Côte d’Ivoire) cette entreprise est à saluer et encourager…

Par Dr Christophe GBOSSOU
Consultant et Chercheur Indépendant
Coordonnateur SDD
Abidjan, Côte d’Ivoire
cgbossou@sud-developpement-durable.fr
www.sud-developpement-durable.fr