Déguerpissement à Port-Bouët, hier: Le village d’Anani détruit, ses habitants en pleurs

Par Notre Voie - Déguerpissement à Port-Bouët. Le village d’Anani détruit, ses habitants en pleurs.

Port-Bouët. Image d'illustration.

ils étaient inconsolables, hier, les habitants du village d’Anani dans la commune de port-Bouët. Et pour cause. Le ministère des infrastructures économiques a lancé aux environs de midi son opération de déguerpissement aux abords de la nouvelle autoroute Abidjan-Grand Bassam en construction. Des cours communes entièrement démolies, des cocotiers arrachés par des caterpillars sous les regards impuissants des populations déboussolées tenues en respect par des policiers de la Crs2, des gendarmes commandos du camp de Koumassi et des éléments des Frci.

Venus à bord de huit cargos et armés de kalachnikovs et de gaz lacrymogène selon des habitants, les huit caterpillars de service comptent raser 280 maisons dans le village Anani, au terme de l’opération dans cette zone avant de s’attaquer peu après à des concessions à Gonzagueville, Adjouffou et derrière Warf. « 75% des habitants d’Anani n’ont pas été indemnisés dans le cadre du déguerpissement.
Et à notre grande surprise, l’opération a démarré ce matin (hier). Ce n’est pas sérieux de la part des autorités. Nous sommes contraints de ramasser nos effets dans la confusion et la précipitation. Pourquoi faire du mal à des démunis comme nous ? » proteste Léandre Irié, porte-parole des déguerpis, qui annonce un grand rassemblement
de protestation demain après-midi au centre pilote de port-Bouët.
A en croire des victimes de l’opération, des agents du Bnetd commis au dédommagement des habitants paient ceux-ci en dessous des montants arrêtés après l’expertise des maisons.
Aucun site de recasement n’a été prévu à cet effet. Les déguerpis sont donc livrés à eux-mêmes et aux intempéries.

Notre Voie