Décryptage - Le pardon selon Alassane Dramane Ouattara: « Je connais bien la personne qui a tenté de m'assassiner, mais je préfère que cette personne reste en prison"

Par IvoireBusiness - Voici l'idée que se fait Ouattara du pardon!

Le chef de l'Etat Alassane Dramane Ouattara a animé une conférence de presse en sa résidence de Korhogo à l'issue de sa visite d'État dans le District des Savanes où il a séjourné du 2 au 8 juillet. Il nous a été donné de nous faire une idée de ce que le pardon veut dire pour Ouattara. Parlant de Laurent Gbagbo, il dit qu'il est son "frère" mais n'a aucune intention d'aller lui rendre visite, et que son sort ne dépendait pas de lui, oubliant que c'est lui l'architecte du transfèrement de Gbagbo à la CPI. Dichotomie et dualité troublantes.
Répondant à une autre question sur les enquêtes portant sur les crimes et autres violations des droits de l'homme en Côte d'Ivoire depuis 2002, Ouattara a fait une révélation sur une prétendue tentative d'assassinat dont il a été l'objet en septembre 2002: « Je connais la personne qui a tenté de m'assassiner mais, je lui ai pardonné et d'ailleurs il est en prison, j'espère qu'il recouvrira un jour la liberté et se confessera ». Autre curieuse juxtaposition: Ouattara prétend pardonner à celui qui a tenté de le tuer mais préfère en même tant qu'il croupisse le reste de ses jours en en prison.
Par ailleurs, ses affirmations selon lesquelles il « n'y a pas de justice à deux vitesses en Côte d'Ivoire », ont fait sourire plus d'un.
Avec toujours sa fameuse phrase qui a fini par démasquer sa cruelle dictature: «Les enquêtes sont en cours, tous ceux qui seront incriminés seront poursuivis, il n'y aura pas de justice à deux vitesses ».
Alassane Ouattara poursuit en énonçant des contrevérités de taille, en s'érigeant en grand réconciliateur national (sic) au moment où la réconciliation nationale est au point mort, Charles Konan Banny président de la CDVR quasiment sur la touche, et alors que le pays compte 800 prisonniers politiques pro-Gbagbo, 100.000 exilés politiques, et une dizaine d'extradés ou en cours de l'être: « Nous avons besoin de la justice pour aller à la réconciliation, il faut guérir la société ivoirienne, sortir de cette violence... Il n'y a pas de prisonnier politique en Côte d'Ivoire, nous avons des gens en attente de jugement (car) il faut voir la crise postélectorale sous l'angle de la légalité » a-t-il affirmé. Pince sans rire surtout.
Sacré Ouattara. Quand il nous sort des perles de plus en plus rares.

Serge Touré