Débats et Opinions: Les ivoiriens parlent d'élections transparentes, et de paix. Alassane prépare la guerre civile

Par IVOIREBUSINESS/ Débats et Opinions - Les ivoiriens parlent d'élections transparentes, et de paix. Alassane prépare la guerre civile.

Alassane Ouattara recevant Blaise Compaoré à Yamoussoukro après la chute de son grand allié par une révolution populaire au Burkina.

LES IVOIRIENS PARLENT D’ÉLECTIONS TRANSPARENTES, DE PAIX ALASSANE PRÉPARE LA GUERRE CIVILE

Une guerre civile n’est ni une révolte ni une insurrection. Si une insurrection est un soulèvement armé contre le
pouvoir en place, une révolte est, quant à elle, le refus de se soumettre
aux décisions jugées illégales d’une autorité. Au Burkina Faso, la
Communauté internationale a assisté, contre son gré, à la chute de
Compaoré, qui bénéficie, jusqu’à ce jour, de sa protection, malgré
tous les crimes dont il est accusé. Pour se débarrasser du président
Laurent Gbagbo et des démocrates ivoiriens jugés gênants par la France,
Alassane, Chirac puis Sarkosy ont choisi la voie de l’insurrection. Ces
deux faits démontrent que la révolte et l’insurrection peuvent revêtir
un caractère « légitime », et être perçus comme des « conflits
purement intérieurs ». Le maintien de la candidature de Ouattara aux
élections de 2015 est indubitablement la préparation d’un autre coup
d’État constitutionnel, si nous prêtons attention aux arguments
développés par les personnalités suivantes ; le juriste ivoirien Faustin
Kouamé proche de Bédié, Christian Vabé (président du Rpci-Ac) Docteur
Boga Sako Gervais de la LIDHO. L’obstination de Ouattara pourrait, en
effet, sur le plan politique, susciter soit une révolte soit une
insurrection qui bénéficieraient d’une certaine légitimité
constitutionnelle. Pour contrer toute révolte du peuple ivoirien ou toute
insurrection, Ouattara semble créer les conditions d’une guerre civile,
afin de bénéficier, à nouveau, d’un soutien militaire international. Il
suffit, pour lui, d’étendre les hostilités à des groupes ethniques, à
des communautés religieuses etc...Jusqu’au début du XX e siècle, toute
guerre civile était, en effet, considérée une affaire strictement
intérieure. Après les Conventions de Genève de 1949, les Institutions
internationales se sont dotées d’outils juridiques internationaux
applicables aux guerres civiles. Les partisans de Ouattara, durant leur
insurrection contre Laurent Gbagbo en 2002 puis en 2010, s’étaient
assignés comme objectif principal la transformation des hostilités en
guerre civile, afin de bénéficier de l’aide militaire française. La
presse internationale acquise à la cause de Ouattara étaient chargée de
faire croire à l’opinion publique internationale que le contentieux
électoral n’était qu’une guerre civile. Une fois à la tête de notre
pays, Ouattara, avec l’aide de la CPI, de la justice ivoirienne, des
casques bleus, du gouvernement secret Français en Côte d’Ivoire,
introduit, cette fois-ci, dans notre pays les véritables ingrédients
d’une guerre civile, dans le simple but de contourner notre Constitution,
à l’orée des présidentielles de 2015. Le premier ingrédient est la
doctrine politique du rattrapage ethnique qui sépare, à dessein, les
Ivoiriens en deux groupes ; d’un côté, les fils du Nord et les
étrangers, et de l’autre côté les autres Ivoiriens. Les membres du clan
Ouattara sont tous promus aux postes de responsabilité de l’État, les
autres sont soit invités à se taire, à subir le régime oppressif
d’Abidjan soit jetés en prison ou condamnés au chômage s’ils
dénoncent l’injustice sociale. Le second ingrédient est le procès des
pro-Gbagbo, au nombre de 83, face à une Cour d’assises, pour atteinte à
la sûreté de l’État. Des questions fondamentales méritent d’être
posées, dans le cadre de ce procès. Quelle est, en effet, la Loi
Fondamentale qui régit cette Cour d’assises puisque Ouattara a affirmé à
Korhogo tenir sa légitimité de la Communauté internationale, et non de la
Constitution ivoirienne? Si Ouattara tient sa légitimité de la Communauté
internationale, les partisans de Gbagbo aux assises devraient être
poursuivis pour avoir été rebelles aux injonctions de la Communauté
internationale, et non aux lois ivoiriennes qui leur concédaient jusqu’à
la fin du conflit, propre au contentieux électoral, le monopole de la
violence physique légitime (le droit concédé à tout État d’user de la
force pour maintenir l’ordre public). Tout président le demeure jusqu’à
l’installation légale du nouvel élu. Cette loi serait-elle
rétroactive pour permettre à Ouattara de juger devant une Cour d’assises
des personnalités politiques qui avaient, selon notre Constitution, le
monopole de la violence physique légitime jusqu’à la résolution du
contentieux électoral ? Inciter les Ivoiriens à une révolte ou à une
insurrection, bien avant les présidentielles de 2015, reste, en résumé,
pour un Ouattara inéligible, l’unique issue pour demeurer au pouvoir. Il
est malheureux de constater que la CPI de Fatou Bensouda s’inscrit dans ce
projet machiavélique pour avoir choisi, après de nombreux reports, de
commencer, pratiquement, le procès du président Gbagbo, de son ministre
Blé Goudé, à la même période que celle des 83 pro-Gbagbo convoqués
devant une Cour d’assises. Il s’agit de la période, qui précède, tout
juste, les élections de 2015. Une telle stratégie politique vise à
étouffer les questions fondamentales liées à des élections transparentes
auxquelles Ouattara ne peut, évidemment, participer. Plus nous nous
approchons de cette date fatidique, plus Ouattara, « Chef d’État major
des armées », « sème » la zizanie au sein de son armée, en les
divisant, progressivement, en deux groupes qui se regardent en chiens de
faïence. L’armée des fils du Nord finiront par subir le même sort que
les FDS parce que Ouattara peut maintenant compter sur les casques bleus,
l’armée française et celle de Compaoré, qui n’attendait, selon
l’ambassadeur de ce dernier, que les ordres du président burkinabé déchu
pour abandonner le mont Peko. Les accusations d’Amadé Ouérémi à
l’encontre des officiers FRCI dans les massacres de Duékoué s’inscrit
dans cette logique. Le responsable actuel de la zone de Tabou, lieutenant
Coulibaly, l’aurait, selon ses dires, sollicité, et lui aurait livré des
armes, sur instruction du commandant Losséni Fofana, pour massacrer des
Ivoiriens. Ouattara, contrairement à Gbagbo, serait loin d’être le
co-auteur des décisions de ses officiers qui jouiraient d’une « autonomie
totale ». N’ayant plus besoin des jeunes ivoiriens FRCI du Nord, Ouattara
est, en fait, prêt à se débarrasser d’eux pour conquérir, de force, le
pouvoir d’État après la pacification de notre pays. Il se débarrasserait
aussi de ses partisans du PDCI-RDA, conformément aux principes de la
Realpolitik, afin que sa vengeance et sa conquête de notre pays soient
totales: Oka Sylvain et Arthur Aloco, des proches de Banny poursuivis pour
détournement de deniers publics, tandis que les membres de son clan sont
acquittés pour les mêmes fautes Le dernier fait insolite qui semble fortuit
est l’assassinat par un magistrat de la République et non par un citoyen
ordinaire du jeune Malick Fall (paix à son âme, courage à sa fillette et
à sa mère). Ce geste horrible posé par une autorité judiciaire de notre
pays démontre, d’un point de vue psychologique, que la justice ivoirienne
ne croit plus à la force de la Loi mais à celle des armes. Son acte trahit
l’état d’âme des magistrats de notre pays. Conscients de leurs
sentences partisanes qui peuvent, à tout moment, susciter des insurrections
ou une révolte du peuple, les magistrats, sous Ouattara, auraient-ils choisi
de se doter d’armes à feu pour assurer leur propre sécurité ? Il serait
même légitime de se demander si les magistrats n’auraient pas, sous leur
robe, des armes à feu, lors des procès ? Mettre en évidence sa relation
parentale avec Ouattara signifierait pour ce magistrat que toute appartenance
à ce clan vous met au-dessus du droit ivoirien. Que nos magistrats
s’inspirent du sort, qui est réservé, aujourd’hui, par le peuple
burkinabé à leurs collègues, qui ont agi pendant 27 ans au nom de
Compaoré, pour ne dire que le droit car toute chose a une fin.
L’assassinat de l’archiduc François Ferdinand a suffit à déclencher la
première guerre mondiale ; une étincelle a suffit à embraser le monde. Des
gestes malheureux, semblables à celui du magistrat ivoirien, peuvent aussi
embraser notre pays. Le rattrapage ethnique est synonyme d’impunité, de
haine, de marginalisation. Cependant, la maturité des Ivoiriens permettra
d’éviter la guerre civile, puisque la doctrine ségrégationniste de
Ouattara n’est qu’un prétexte pour nous priver de nos richesses et
affamer nos populations.

Une contribution par Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)