Débats et Opinions: La Mandingue Fatou Bensouda et son frère Alassane Ouattara font le procès des ivoiriens avec Gbagbo comme bouc émissaire

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinins - La Mandingue Fatou Bensouda et son frère Alassane Ouattara font le procès des ivoiriens avec Gbagbo comme bouc émissaire.

Fatou Bensouda reçue en audience par Alassane Ouattara à Abidjan. Image d'archives.

L’obstination de Fatou Bensouda à condamner le président ivoirien Laurent
Gbagbo, malgré la vacuité de ses accusations à l’encontre de ce
démocrate et résistant africain, ainsi que son mutisme coupable à
l’endroit des violations flagrantes des droits de l’homme du régime
d’Abidjan, nous interpellent et nous incitent surtout à nous intéresser
à la prétendue neutralité de cette juriste, élue procureure générale de
la Cour pénale internationale sur 52 candidats, à un moment grave de
l’histoire de la Côte d’Ivoire. Nous assistons, en effet, pour la
première fois, au procès d’un président déporté à la Haye, à la
suite d’un contentieux électoral, et après une guerre déclenchée par
son adversaire politique Ouattara, qui enregistre, jusqu’à ce jour, des
milliers de morts. Cette guerre n’est pas encore achevée puisque la
réconciliation entre les populations ivoiriennes n’est pas effective, et
ne sont traqués, emprisonnés que les opposants, les partisans de Gbagbo,
les démocrates ivoiriens, les soldats républicains. La nationalité de
l’accusé est insolite et constitue le noeud de cette intrigue politique
cautionnée par la Cour Pénale Internationale, parce que le passé de notre
pays, contrairement à nos voisins du Nord ; le Burkina et le Mali, de
l’Ouest ; le Libéria et la Guinée, de l’Est, le Ghana, n’a pas
souffert de multiples coups d’État sanglants. Le parcours politique de ce
leader ivoirien est sommairement identique à celui des grandes figures
politiques charismatiques qui ont prôné la non-violence. En 1990, Laurent
Gbagbo se présenta contre Houphouët Boigny, malgré l’attribution
massives de cartes d’identités aux étrangers, à la solde de ses
adversaires politiques. La proclamation des résultats se fit, cependant,
sans heurts. Le président Bédié, issu du PDCI-RDA, succéda aussi, sans
heurts, à Houphouêt Boigny. Face au Général Guéï, venu au pouvoir
après le coup d’État contre Bédié, Gbagbo vit se réaliser son projet
politique ; la conquête du pouvoir aux mains nues. C’est fort de son
succès politique et de sa popularité au sein des populations ivoiriennes
qu’il accepta d’organiser les élections présidentielles de 2010 qui
virent la participation exceptionnelle de Ouattara soutenu par des rebelles
opposés au désarmement. L’armée française, à la suite d’un
contentieux électoral planifié, installera de force Ouattara à la tête de
la Côte d’Ivoire ; ce leader politique « au carnet d’adresses fourni »
dont il se sert pour « décapiter » l’opposition ivoirienne, et
maintenir, contre vents et marées, Gbagbo à la Haye, afin de briguer, haut
les mains, un second mandat présidentiel. Grâce à ses relations avec les
grands de ce monde, nous assistons à la promotion des fils du mandingue ou
de groupes ethniques alliés, aussi bien au sommet de l’État ivoirien
qu’à la tête des institutions internationales au chevet de la Côte
d’Ivoire. Citons deux fonctionnaires internationaux africains fortement
impliqués dans la crise ivoirienne : la juriste Fatou Bensouda chargée
d’accuser, pour le compte du régime de Ouattara, le président ivoirien
Gbagbo Laurent déporté à la Haye. Élue le 12 décembre 2011 procureure
générale de la CPI, elle a succédé à Luis Moreno Ocampo, huit (8) mois
après l’investiture d’Alassane Ouattara qui a eu lieu le 21 mai 2011.
Née en 1961, originaire de la Gambie, une des régions dominées, autrefois,
par l’Empire du Mali, elle est, à l’instar de Ouattara, mandingue.
L’Empire du Mali s’étendait, en effet, sur les actuels Mali, Sénégal,
Guinée Bissau, Mauritanie, Guinée, Burkina Faso, et la Côte d’Ivoire.
Alassane Ouattara, descendant de l’empereur Sékou Oumar Ouattara, est un
Mandingue, et non un Mossi. Les Mandingues disséminés dans tous ces pays
africains sont solidaires, et accordent plus de crédit aux frontières
ethniques qu’à celles administratives tracées par la Métropole. Les
Mandingues Fatou Bensouda et Alassane Ouattara sont donc des « parents »,
du fait qu’ils partagent le même héritage culturel. Comme lui, elle a une
expérience dans le domaine bancaire puisqu’elle fut directrice générale
de la Banque Internationale
pour le Commerce à Banjul, capitale de la Gambie. C’est une juriste bien
introduite dans le milieu des affaires, ayant bénéficié, principalement,
d’une formation en droit maritime international et en droit de la mer. Si
le président-banquier Ouattara est marié à une femme d’affaires, Fatou
Bensouda est une juriste unie aussi à un homme d’affaires. De jour, ils
brandissent l’épée de la justice internationale, ou proclament leur
légitimité internationale et non nationale, et de nuit, se muent,
certainement, en consultants financiers. Ces informations n’auraient
démontré que des accointances fictives, si l’étroit lien entre la
juriste Bensouda et le projet secret des mandingues alassanistes de dominer
politiquement et économiquement l’Afrique de l’Ouest n’était pas mis,
indirectement, en évidence, à travers des faits, dans la crise guinéenne.
Sur le site GUINEEPRESS.INFO, dans un article intitulé : « Fatou Bensouda :
une autre mandingue à la solde d’Alpha Condé et de l’impunité en
Guinée », publié le 04/08/2011 à 19 :14 : 20, elle est accusée de rendre
une justice partisane, sélective, sur mesure. dans l’affaire qui opposa
Dadis à Alpha Condé, en se mettant au service d’un régime mandingue. Il
est écrit à ce sujet : «Même les massacres ethniques qui ont visé les
Peuhls à Conakry, Siguiri, Kankan, Kouroussa, Kissidougou, et Nzérékoré
n’ont point interpelé cette institution qui avait promis mettre fin à
l’impunité en Guinée. Le TPI se comporte comme la justice guinéenne. Pas
étonnant avec cette femme qui était responsable de l’injustice en Gambie
». Nous assistons en Côte d’Ivoire à la même procédure judiciaire, au
nom du rattrapage ethnique prôné par les mandingues alassanistes. Seules
les victimes d’origine mandingue comptent, réellement, aux yeux de Fatou
Bensouda, et non les victimes bétés, les autochtones de l’ouest chassés
de leurs terres ou massacrés par les milices burkinabé de Blaise Compaoré.
Le témoignage suivant est édifiant : « Chose bizarre, toutes les
personnalités africaines sollicitées par la Guinée et la communauté
internationale sous l’influence de Sékouba Konaté, Blaise Compaoré et
Bernard Kouchner (tous des amis d'Alpha Condé) sont mandingues: le malien,
le burkinabé, le sénégalais et la gambienne Fatou Bensouda ! Sékouba est
mandingue, Alpha est le candidat mandingue qui a fait appel à la coalition
mandingue et ethnico-régionale contre "le péril peul" en Guinée ». La
neutralité de Fatou Bensouda dans les dossiers ivoiriens et guinéens est
ainsi mise en cause. Elle est, selon ces faits, au coeur d’un pouvoir
mandingue au service de l’Occident et non de l’Afrique. L’affaire
Gbagbo oppose, en réalité, aux Ivoiriens, les mandingues alassanistes
taraudés par une haine farouche qui remonte à la genèse de la formation de
la Fédération du Mali. A l’époque d’Houphouët Boigny, il se racontait
dans le cercle des fils du Nord, communément appelés, à tort, dioulas, que
le président du PDCI-RDA n’aimait pas les dioulas, et que les Akans
s’évertuaient à conserver le pouvoir d’État. Houphouët avait, en
fait, très vite perçu le péril que faisait courir aux autres groupes
ethniques de l’Afrique de l’Ouest, la coalition mandingue,
ethnico-régionale. Il choisit, à dessein, la voie de l’autonomie de nos
États africains et non de la Fédération, en s’alliant à des partis
politiques burkinabé, à Ouezzin Coulibaly, afin que nos Constitutions
respectives soient facteur de notre unité nationale et africaine, et non
notre appartenance ethnique. Il n’est donc pas étonnant que Ouattara
s’évertue à effacer ce pan de notre histoire, en arrachant le RDA du
PDCI. Avec la formation d’une aristocratie mandingue à la tête de la
Côte d’Ivoire, au détriment des autres groupes ethniques, sous Ouattara,
est justifiée la crainte du président Houphouët. Certains dignes fils du
Nord, comme Ben Soumahoro, Koné Katina ont attiré l’attention de leurs
populations sur le gouffre dans lequel les entraîne la doctrine alassaniste
du rattrapage ethnique. Des mandingues revendiquaient déjà, bruyamment, un
des leurs à la tête de la Côte d’Ivoire. Houphouët s’attela à
déplacer le péril que faisait courir aux Ivoiriens la coalition mandingue
qui a simplement implosé sous Gbagbo. Sous ce leader politique démocrate,
respectueux de la Constitution de notre pays, nous avons commencé, de
nouveau, à entendre un refrain récurrent identique à celui que nous
entendions sous Houphouët:
« Gbagbo, les bétés, les démocrates ivoiriens n’aiment pas les dioulas,
ils veulent les exterminer ». Les mandingues alassanistes n’ont prêté,
expressément, aucune attention aux relations idylliques entre Gbagbo et Nady
Bamba, une femme originaire du Nord de notre pays, et à tous les efforts
fournis pour réconcilier les Ivoiriens, en choisissant, par exemple, comme
premier ministre, Soro Guillaume, représentant des Forces Nouvelles, parce
qu’il leur fallait faire de la Côte d’Ivoire, une vache à lait, une
nouvelle mine d’or identique à celle de Bouré (source d’enrichissement
de l’Empire du Mali) afin que nos richesses permettent aux fils du
mandingue de dominer toute l’Afrique. Que Bensouda, une mandingue,
s’acharne à démontrer que Gbagbo ait planifié l’extermination des fils
du mandingue est un refrain qui nous est donc familier. Les fils du Nord,
partisans du rattrapage ethnique, le chantaient déjà, en choeur, à
l’époque d’Houphouët. Ils avaient, alors, pour ennemis, non pas les
Bétés mais les Baoulés, les Akans. et égrenaient toutes les frustrations
qui, à leurs yeux, faisaient d’Houphouët et des « fiers Ivoiriens, les
traîtres de l’Afrique, des xénophobes » pour avoir choisi l’autonomie
de nos États respectifs . Aujourd’hui, ils en ont contre Gbagbo et tous
les démocrates ivoiriens opposés au régime féodal du mandingue Alassane
Ouattara. La deuxième personnalité africaine proche du groupe ethnique de
Ouattara est Aïchatou Mindaoudou, nommée par Ban ki Moon représentante
spéciale du Secrétaire Générale des Nations Unies en Côte d’Ivoire.
Originaire du Niger, elle semble emprunter la voie de Choi. Le parti de
Gbagbo a déjà démontré son attitude partisane dans le dossier qui oppose
les mandingues alassanistes aux Ivoiriens, à Gbagbo. L’annonce récente du
retour du parti de Gbagbo à la CEI par cette représentante de l’ONU qui
n’a pas été confirmée par l’Alliance démocratique est un autre fait
qu’il nous appartient d’élucider, dans le but de comprendre la
stratégie politique de ces personnes qui tiennent à discréditer le parti
de Gbagbo, aux yeux de l’opinion publique nationale et internationale, et
à l’empêcher surtout de participer aux élections présidentielles de
2015. Le RDR étant devenu le cheval de Troie des mandingues alassanistes en
Côte d’Ivoire, il appartient au peuple du Burkina Faso de transmettre à
leurs frères résidents dans notre pays, la flamme de la démocratie, de la
révolution, afin que ceux qui jouissent du droit de vote, s’acquittent de
ce devoir pour que triomphe la démocratie sur le pouvoir colonial
qu’incarne Alassane Ouattara, allié naturel de Blaise Compaoré . C’est
en agissant de la sorte que leur révolution sera effective. La rébellion en
Côte d’Ivoire venue du Burkina Faso peut avoir un effet boomerang si nous
n’unissons pas nos forces pour venir à bout de la Pieuvre (la
Françafrique). Nous voulons des fils du Mandingue dignes au service de
l’Afrique et de ses valeurs, et non des Africains indignes qui choisissent
de devenir, aux côtés de la race dite supérieure, les esclavagistes des
Temps modernes.

Une contribution par Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)