Débats et opinions - Crise au FPI : Une querelle inutile qui nous éloigne de l’essentiel

Par Correspondance particulière - Crise au FPI. Une querelle inutile qui nous éloigne de l’essentiel.

CRISE AU FPI: UNE QUERELLE INUTILE QUI NOUS ÉLOIGNE DE L’ESSENTIEL

La crise qui semblait latente au FPI vient d’éclater au grand jour. Chacun de ceux qui s’affrontent est cependant utile au parti comme tout militant. Ma conviction est que le président Affi n’a pas tordu le cou aux Textes du parti. Conscient qu’il a un bilan à présenter, il a pleinement le droit de procéder aux réaménagements qu’il juge opportuns pour atteindre les objectifs stratégiques qu’il s’est fixés.

C’est le président élu au Congrès qui forme son équipe dirigeante et détermine les attributions de chacun. Aucun poste n’est attribué à vie et il n’appartient pas à un militant de dire s’il est efficient ou défaillant à son poste. Seul le président du parti apprécie l’efficacité de chacun, évalue ou détecte les défaillances et y remédie.

Les Statuts du FPI lui confèrent clairement ces prérogatives:

"Sous-section 4 : La Présidence
Article 41
Le FPI est dirigé par un président élu par les assemblées fédérales et investi par le Congrès.
Il est rééligible.
Article 42
Le Président nomme les membres du Secrétariat Général qu'il soumet à l'investiture du Congrès.
Il détermine leurs attributions.
Il préside le Comité Central et le Secrétariat Général.
Il procède au remplacement des membres défaillants du Secrétariat Général.
Toute nouvelle nomination au Secrétariat Général entre deux (2) Congrès, n'est pas soumise à l'investiture du Congrès.
Il nomme les représentants du parti à l'étranger et procède à leur remplacement en cas de défaillance.
Il est secondé dans sa tâche par les vice-présidents".

Ces dispositions statutaires ne devraient échapper à personne si la volonté de travailler dans l’union et d’aller de l’avant n’échappe à personne. Car cette querelle inutile nous perd un temps précieux.

Se perdre dans des considérations procédurales et invoquer le respect des principes, c’est sans nul doute vouloir syndicaliser le FPI alors que nous sommes sur un terrain politique miné et que notre pays est encore en guerre, au sens propre comme au sens figuré. Nous ne devons pas oublier que pendant tout ce temps, Dramane Ouattara continue de tisser et de consolider sa toile maléfique pour garder notre pays dans ses griffes, sucer le sang de notre peuple et assassiner notre démocratie naissante. Il met en place sa machine de la fraude massive et positionne ses forces de la répression en vue du scrutin de 2015.

Nous nous réveillerons qu’il serait déjà trop tard et que nous n’aurions que nos beaux yeux pour pleurer. Quant à la France, elle se frotte les mains et remet en place tous les instruments de la recolonisation. Il est temps de comprendre que le radicalisme dessert notre cause et renforce la position de Ouattara.

Unissons-nous donc autour d’Affi pour essayer de sauver ce qui peut encore être sauvé. La politique est une saine appréciation des réalités du moment. L'essentiel qui doit nous préoccuper, le vrai combat que nous devons mener aujourd’hui, c’est celui de la libération de la Côte D’Ivoire. De cette libération dépend la libération de Laurent Gbagbo, de tous les détenus politiques comme celle de nous tous, de chacune et de chacun.

Une contribution par Océane Yacé, Politologue, Monaco.
oyace84@gmail.com