CPI / Me Aimé Kilolo (avocat congolais et ancien détenu à la CPI) : « Gbagbo et Blé Goudé ont de vraies chances de sortir de la CPI »

Par Aujourd'hui - Me Aimé Kilolo (avocat congolais et ancien détenu à la CPI) « Gbagbo et Blé Goudé ont de vraies chances de sortir de la CPI ».

Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo. Image d'archives.

Tous les observateurs de la scène politique ivoirienne s’accordent sur le fait que, pour une réconciliation vraie en Cote d’Ivoire, il y a une démarche primordiale à mener : libérer le Président Laurent Gbagbo, le ministre Charles Blé Goudé, la première Dame Simone Gbagbo ainsi que tous les prisonniers politiques et permettre le retour sécurisé des exilés. Pénétrés de cette idée, les partisans du président Laurent Gbagbo ont multiplié depuis quatre ans, les actions à l’effet d’interpeler la communauté internationale sur l’injustice subie par leur champion et son jeune ministre Charles Blé Goudé, fer de lance de la résistance ivoirienne. Malgré ce gros investissement humain et autres actions de l’ombre, le Président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été envoyés en procès. Et même si certains pays africains, voire européens, se sont proposé à la CPI pour accueillir le président Gbagbo pendant sa liberté provisoire, le gouvernement ivoirien s'y oppose farouchement. Pour preuve, une dizaine de demandes de mise en liberté provisoire, introduites par le conseil de l’ex-n°1 ivoirien, ont systématiquement été refusées en accord avec le régime Ouattara. Face à ce mur presqu’infranchissable, Me Aimé Kilolo, avocat congolais et exdétenu à la CPI,- où il a passé 11 mois-, a indiqué récemment lors d'une conférence organisée à Paris, par le COJEP et dont le ‘kinois’ était l’invité spécial, que le président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé ont de réelles chances de se sortir du pénitencier de la Haye, à condition toutefois que le pouvoir change de mains en Côte d'Ivoire et que le nouvel homme fort d’Abidjan soit en faveur de la libération de ces deux personnalités. Cette logique, partagée par plusieurs observateurs de la scène politique ivoirienne est beaucoup plus claire et compréhensible à la lumière du cas de l’actuel chef de l’Etat kenyan. Toutes les charges contre ce dernier, on se souvient, ont été abandonnées par Mme Fatou Bensouda, procureure de la Cour pénale internationale (CPI) puisque M. Uhuru Kenyatta étant justement aux affaires, des lois ont été votées par le parlement en par faite fusion avec le gouvernement local. Un exemple qui, selon Me Aimé Kilolo, devrait fortement inspirer les partisans du président Laurent Gbagbo en Cote d’Ivoire. Un appel qui n’est pas tombé dans des oreilles de sourds puisque depuis quelques semaines, les principaux contradicteurs d’Alassane Ouattara, sont sur la voie de donner forme à une coalition politique anti-Ouattara. Une plateforme qui devrait réunir les Charles Konan Banny, Essy Amara, Kouadio Konan Bertin dit KKB, Mamadou Koulibaly de Lider et Aboudramane Sangaré du FPI, pour ne citer que les noms les plus connus. De passage la semaine dernière à la Haye, l’ex-premier ministre, Charles Konan Banny, a discuté des contours de cette nouvelle coalition de l’opposition, avec le président Laurent Gbagbo, qui y serait favorable selon des sources proches du visiteur venu d’Abidjan. Assurément pas une bonne nouvelle pour le pouvoir d’Abidjan.

Géraldine diomandé