Congrès et légitimité d’AFFI : Un atypique instrument de mesure…

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Congrès et légitimité d’AFFI. Un atypique instrument de mesure…

Affi N'guessan et le camp des traitres au cours d'une réunion.

Au soir du vendredi 22 mai 2015, Monsieur AFFI N’guessan, depuis le Palais des Sports de Treich-Ville, décréta, sur les ondes de la Radio du Monde, la prééminence de sa légitimité au niveau du FPI.
Mais, au-delà des spéculations et autres clameurs inutilement assourdissantes portant sur les chiffres des participants au congrès de Mama, et sur un autre convoqué par sieur AFFI N’guessan, au Palais des Sports de Treich-ville les 21 et 22 mai 2015, nul ne saurait se soustraire à l’essentiel de la question.
Et cet essentiel n’est autre que la réponse aux questions sur les critères de validité d’un congrès.
L’exercice tenant à apprécier la validité d’un congrès va donc au-delà de la masse humaine indéchiffrable, pour se consacrer à sa validité qui réponde strictement à des exigences d’ordre juridique.
Oui, il est important d’appeler l’attention des uns et des autres sur le fait que lorsqu’on évoque un congrès, il n’est d’aucun intérêt de brandir une masse d’individus aux origines et qualités sujettes à caution, avec les bras croulant sous le poids de boîtes de sardine et autres sacs de pain.
Toutefois, on ne parle exclusivement de l’affluence, au cours d’un congrès, qu’en regard de la présence effective de ceux qui y sont spécialement convoqués parce qu’ils y ont statutairement droit.
Concernant le Front Populaire Ivoirien, il importe de préciser que la liste de ceux qui ont droit au congrès est enserrée dans les dispositions de l’article 30 de ses Statuts.
Ainsi, on observera qu’au titre des membres dudit congrès, AFFI a pu mettre à profit la crise qu’il a délibérément orchestrée depuis le 4 juillet 2014, pour se coudre, à sa taille, son Secrétariat général. Subséquemment, et de bonne foi, nous lui concédons, volontiers, la validité de cet organe, en n’évoquant que le mécanisme de vérification de la qualité des autres membres du congrès.
Concernant le Comité de contrôle, il est clair que AFFI N’guessan n’a pu disposer, jusqu’à la tenue de son pseudo congrès, d’une décoction, propre à lui permettre de s’en coudre un, à sa taille.
Il s’en suit dès lors que, pour justifier l’absence de cet important organe dont le rapport sur le contrôle, à posteriori de la gestion financière du FPI, doit être nécessairement approuvé par le congrès, AFFI devra faire la preuve formelle de l’y avoir régulièrement convoqué, suivi, le cas échéant, de celle de sa présence effective audit prétendu congrès ou des motifs expressément formulés par le Comité de contrôle au soutien de son refus à s’y présenter ;
Or, c’est un secret de polichinelle que AFFI qui a principalement orchestré l’emprisonnement injustifiable du Professeur OULAYE Hubert, Président du Comité de Contrôle, pour ne pas avoir à l’affronter surtout, ne pouvait jamais envisager de lui délaisser une invitation dans sa cellule de la prison de Dabou, à l’occasion de son fameux congrès.
Quant aux autres membres du congrès, savoir, les Secrétaires Généraux de Fédération, les Secrétaires Généraux de Section, les représentants du FPI à l'étranger, quel était l’instrument habilité à les admettre à un congrès du FPI, surtout lorsqu’il est de notoriété publique, s’agissant, par exemple, des structures spécialisées telle l’OFFPI, que le gigantesque AFFI a décrété le remplacement de Marie-Odette Lohourougnon par une certaine Christine KONAN, ce, en violation flagrante des textes du parti ?
Mieux, s’il est de connaissance publique que redoutant un congrès unitaire pour des raisons évidentes de gestion sujette à caution sur une période de 14ans, AFFI N’guessan a créé une crise de toutes pièces, il demeure cependant constant qu’au Comité Central du 14 août 2014, un bureau du congrès avait été désigné.
Ce bureau de séance, non litigieux, est dirigé par Monsieur DANON Djédjé Sébastien
Il en résulte donc que DANON Djédjé ayant été désigné par un Comité Central non querellé du 14 août 2014, et au demeurant consacré par une décision subséquente signée de la main de sieur AFFI N’guessan, sa structure demeure la seule à « diriger le 4ème congrès, à veiller sur le bon déroulement de ses travaux », conformément aux dispositions de l’article 5 du Règlement Intérieur du FPI.
Mais, qu’est-ce à dire «diriger et veiller au bon déroulement du congrès » ?
Une telle disposition ne peut qu’emporter prérogatives, pour le Bureau de séance, à vérifier la qualité de membres d’un congrès.
Or, ce bureau de séance, non litigieux, présidé par DANON Djédjé, étant ignoré lors du pseudo congrès de AFFI, comment les organisateurs ont-ils pu sérieusement et valablement établir que les individus, par AFFI exhibés, pour justifier sa légitimité, étaient habilités à se retrouver en ce lieu où devrait se tenir un congrès du FPI ?
J’en vois qui me rétorqueraient ma volonté de valider de facto la session tenue à Mama.
Mais, sur cet aspect des choses, je suis très à l’aise.
En effet, tous les organes statutaires pour la validité d’un congrès du FPI, tels, entre autres, le Président du Bureau de séance et ses membres désignés à l’issue du Comité Central consensuel du 14 août 2014, le Comité de Contrôle et la quasi-totalité de ses membres, étant présents à la session de Mama, leurs actes ne peuvent que faire foi jusqu’à preuve de faux, en sorte qu’un tel débat apparait sans intérêt.
Il s’en infère dès lors que s’agissant d’un congrès, l’exhibition, à elle seule, d’individus, aux provenances et aux qualités de membres non établies, au Palais des Sports de Treich-ville, ne saurait démontrer à suffire la légitimité de sieur AFFI N’guessan comme l’homme a tenté de s’en satisfaire à la face du monde.
Affi n’ayant pu donc établir sa légitimité à l’issue d’une cérémonie n’ayant respecté la moindre légalité, le concernant, l’homme ne devrait être autorisé à parler de "légitimité" qu’en comparant les mobilisations et la ferveur, à l’occasion des deux cérémonies commémoratives de la fête de la Liberté, de Mama et de Yopougon-FICGAYO pour l'année 2015.
Or, concernant Mama, il est acquis que, sur demande expresse de AFFI, OUATTARA y a dépêché les forces armées afin que cette fête de la Liberté n’eût pas lieu.
Quant à celle organisée par AFFI à Yopougon Ficgayo, il est de connaissance publique qu’elle a effectivement eu lieu, avec, bien sûr, la bénédiction spéciale de Dramane OUATTARA, en tant que son opposant choisi.
Au lieu de se bercer d’illusions, Affi devrait convenir que c’est seulement au regard, et de la mobilisation, et de la ferveur légendaire chez les « militants », et surtout des files interminables composées des délégations des sections, de celles des fédérations, de celles des structures specialisees....à l'occasion du légendaire défilé qui demeure la vraie trame de la Fête de la Liberté, que, lui, Affi, serait recevable ou non, en la proclamation de sa prétendue légitimité.
Mais là encore, il ne s’agira point de proclamer pour proclamer.
En effet, n’ayant pas permis au FPI de GBAGBO Laurent de montrer ce qu’il vaut, en termes de mobilisation, à Mama, quel sera donc le seul instrument de mesure avec lequel AFFI devra en juger de son poids politique réel ?
Pour ma part, et vous serrez nombreux à en convenir, il n’y a que la mobilisation à la fête de la liberté organisée à Bongouanou lointain, après la libération de AFFI en 2014, à comparer à celle enregistrée en plein centre d’Abidjan, à FICGAYO, le samedi 23 mai 2015.
Telle me semble la démarche la plus rigoureuse et sérieuse à éprouver.
Il en va donc que c’est après le passage de AFFI à FICGAYO qui appartient à Gbagbo, le samedi 23 mai, d’une part, et la fête de la liberté dans son Bongouanou lointain en 2014, d’autre part, que l’homme est attendu sur la question de sa prétendue légitimité.
Et là encore, sieur AFFI N’guessan a dû, à jamais intégrer, qu’au FPI de Laurent GBAGBO, la «légitimité» agitée depuis le Palais des Sports de Treich-ville, ne s’acquiert, ni au moyen de boîtes de sardine, ni avec des morceaux de pain, moins par le transport gratuit (pratiques d’ailleurs inconnues au FPI) d’individus, aux provenances et qualités douteuses, n’ayant finalement les pensées et les yeux fixés que sur cette «manne» providentielle entre leurs mains, surtout en ces temps de paupérisation généralisée à laquelle n’échappent que seuls ceux de l’écurie du généreux donateur ?
Vous avez dit «Mascaraderie» ! «Macabrerie» !

Une contribution de Tchedjougou OUATTARA