Côte d'Ivoire : Le régime Ouattara, cette dictature doublée de mensonges peut-elle survivre au poids des soupirs cumulés des Ivoiriens ?

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Côte d'Ivoire. Le régime Ouattara, cette dictature doublée de mensonges peut-elle survivre au poids des soupirs cumulés des Ivoiriens ?

Alassane Dramane Ouattara. Image d'archives.

« A vaincre sans périr, on triomphe sans gloire » ; disait Pierre Corneille. Pendant la crise postélectorale, madame Dominique Claudine Folloroux Ouattara disait : « Même s'il doit y avoir 100 000 morts, nous prendrons le pouvoir ». Le pouvoir à tout prix, c'est ce que veulent les Ouattara. Ils l'ont grâce à la Communauté internationale qui, au lieu de jouer son rôle conformément à la Charte de l'ONU pour préserver des vies humaines, a accompagné Ouattara dans ses mensonges. Alors que Ouattara n'a montré aucune preuve de sa capacité à diriger ce pays. Certains diront : « cela n'est pas important pour les impérialistes ». Ce qui est vrai. Il reste cependant à savoir si cette imposture abusera définitivement des Ivoiriens. Et les Ouattara ne peuvent avoir la gloire car les images des atrocités qu'ils ont commises et qu'ils continuent de causer aux Ivoiriens les hantent. La conséquence est que les Ouattara et leur clan sont poursuivis à tous moments par leurs propres ombres.

« ADO Solution » est en réalité un vrai problème pour la Côte d'Ivoire

Depuis la campagne électorale de 2010, Ouattara passe son temps à instiller des slogans. C'est une succession de promesses sur l'emploi, sur les grands travaux, … Pour ce qui est du chômage, rien n'a été fait. Sur les grands travaux, Ouattara s'attribue les projets quasiment bouclés sous la mandature de ses prédécesseurs si ce n'est qu'il a gonflé les factures au bénéfice de son clan. C'est donc chaque jour que les populations ivoiriennes sont abreuvées d'illusions. La cherté de la vie est devenue criante parce qu'une caste de délinquants et de profiteurs en col blanc aiguisent les moyens de prédation aux fins de poursuivre la paupérisation des populations. Alors que le pays connaissait une situation qui lui permettait de réduire ses dettes, Ouattara est en train de les augmenter à une allure inquiétante. Selon la lettre du continent n°700 du 18 février 2015, « les prêts de l’Eximbank chinoise en faveur de la Côte d’Ivoire ont atteint 4,4 milliards de dollars depuis 2011. Ce volume dépasserait de loin les engagements de la France et ce, malgré le recyclage de plus d’un milliard d’euros de dette en décembre passé sous forme de contrat désendettement développement (C2D). Le Président Ouattara ne s’arrête pas là, il souhaite que le volume des prêts auprès de l’Eximbank atteigne 10 milliards de dollars à l’horizon 2020 ».

La réconciliation nationale

C'est une supercherie que cet homme, habitué de la cour des illusionnistes, utilise pour divertir l'opinion publique. En réalité, Alassane Dramane Ouattara n'est pas pour la réconciliation. Car tous les actes qu'il posent sont empreints de vengeance, de rancoeurs et de haine. Ce n'est pas ce qu'on attend d'un homme d'Etat. Par ailleurs, la CDVR (Commission, Dialogue, Vérité et Réconciliation) dont le Charles Konan Banny fut le président n'a pas permis d'apporter les clarifications que les Ivoiriens attendaient sur ce qu'il s'est passé en Côte d'Ivoire pendant les dernières élections présidentielles. L'ancien premier ministre est d'ailleurs candidat contre Ouattara pour les échéances présidentielles en vue. Anaky Kobenan, un autre allié du RHDP s'est désolidarisé de Ouattara qu'il accuse de trahison. La justice des vainqueurs vient de connaître une étape cruciale dans son illustration en prononçant des peines qui ne tiennent pas compte du droit mais plutôt de la tête de chaque suspect. Des cadres du régime Gbagbo restent nombreux en exil sans compter des anonymes aussi très nombreux. Plusieurs « pro-Gbagbo » croupissent dans les geôles du pouvoir sans aucune forme de procès. Ce sont là autant d'indicateurs qui ne sauraient apaiser le paysage socio-politique.

Les manifestations pacifiques et l'absence de liberté

La Communauté internationale est exigeante par rapport à la liberté d'expression. Elle condamne et agit le cas échéant quand les droits démocratiques sont bafoués. Mais en Côte d'Ivoire, Ouattara baîllonne l'opposition ; il n'a aucun respect pour les libertés individuelles ; des arrestations arbitraires et des enlèvements se poursuivent. La Côte d'Ivoire est ainsi sous un régime d'exception. Et la Communauté internationale, avec la France en tête ne lève pas la moindre protestation.

Parallèlement à la grande criminalité et la justice des vainqueurs reconnues à la gouvernance de Ouattara, une corruption criante galope sur le vécu des populations ivoiriennes

En effet, une enquête de « La lettre du Continent », Publié par [aymard le septembre 23, 2011], a révélé un Etat de gangstérisme à la fois criant et éhonté que les dirigeants de « l'ex-rébellion » ont construit.

« La Lettre du Continent a consacré une enquête aux biens accumulés au cours de la guerre – qui a commencé il y a presque exactement neuf ans – par Guillaume Soro et ses lieutenants de l’exrébellion des Forces nouvelles. On y apprend qu’avec la disparition annoncée de la Centrale, les anciennes figures du MPCI investissent à fond dans l’immobilier les sommes issues de « l’économie de rente » installée dans les zones Centre Nord et Ouest. Ainsi, en un temps trois mouvements, Guillaume Soro a racheté, nous apprend la publication, et la résidence de l’ancien procureur de la République Raymond Tchimou (Beverly Hills) et un immeuble appartenant à l’ancienne Première Dame Thérèse Houphouët-Boigny, à la rue des Jardins (Deux-Plateaux).

Wattao possèderait de son côté des dizaines de grosses cylindrées (Ferrari, Compressor, BMW X5. En comparaison, explique le titre édité à Paris, Teodorin Obiang Nguema Mangue, le fils du président équato-guinéen, internationalement connu pour son côté flambeur impénitent, serait un « petit joueur ».

Hervé Touré dit « Vétcho » s’enrichit de son côté dans la contrebande des produits pétroliers venus du Burkina Faso et du Mali. Chérif Ousmane quant à lui fait fortune dans le « gardiennage » des banques du Plateau. Il aurait aussi réquisitionné pour son plus grand profit l’hôtel Harmattan de Bouaké, si l’on en croit La Lettre du Continent. Il possède plusieurs résidences, explique le titre, au Burkina Faso, pays de sa femme, petite fille de l’ancien président Sangoulé Lamizana. On se rappellera opportunément qu’Alassane et Dominique Ouattara étaient les témoins de leur mariage…

Morou Ouattara, plus entreprenant, a une ferme agro-pastorale à Bouna. Fofana Losséni dit « Loss » a de son côté gagné beaucoup d’argent dans la contrebande du café de la région des Montagnes. L’on comprend, à la lecture de cet article, la sourde colère qui habite la base des soldats FRCI d’origine MPCI… qui n’ont jamais été payés en neuf ans de combats. Et ont décidé de se rémunérer en se transformant en coupeurs de route et en braqueurs. Bien entendu, la « rigueur » du chef de l’Etat Alassane Ouattara ne touchera pas les milliardaires de la guerre… »

Après avoir « ensorcelé » Bédié, Ouattara est en train de captiver Affi en le corrompant

Il s'agit pour le FPI-RDR fantoche et fantôme d'Affi N'guessan de conduire une mission d'accompagner Ouattara dans les échéances électorales à venir, dont il entend forcer l'issue. La parodie de justice qui vient de se dérouler en Côte d'Ivoire, a fait la démonstration qu'Affi N'guessan cultive une collusion avec le pouvoir. Le paysage socio-politique se définit donc désormais en deux pôles. Un pôle est constitué du RHDP – en fait de ce qu'il en reste : le RDR et le PDCI de Bédié –. L'autre comprend le FPI-Liberté dirigé par Abou Drahamane Sangaré (Laurent Akoun) ; Lider de Mamadou Koulibaly ; les autres forces politiques qui se reconnaissent dans le CNRD (Congrès national de la Résistance pour la Démocratie), avec Charles Konan Banny, Essy Amara, Kouadio Konan Bertin (KKB) et leurs partisans. Pendant que le second pôle se fixe l'objectif de mener un combat pour l'amélioration des conditions de vie des Ivoiriens, le premier reste dans sa logique de préserver les intérêts d'un clan, nourrissant ainsi une philosophie de prédation.

De la Côte d'Ivoire d'octobre 2010 à celle depuis le 16 décembre 2010

Dans un cadre d'expression plurielle, il est normal que des points de vue soient contradictoires. Mais il y a une constante que des observateurs avisés ne peuvent pas nier. En effet, sous la gouvernance de Laurent Gbagbo, il est établi que la liberté d'opinion et de circulation était manifeste. Mais depuis que Ouattara a pris le pouvoir dans le sang, tous les actes qu'il pose sont empreints de haine, de violence, de brimades et de privations. Au niveau socio-économique, les institutions internationales qui soutiennent les intérêts des grandes (puissances et) entreprises internationales montrent des indicateurs macro-économiques en trompe-l'oeil. En effet, ces institutions encensent le régime le régime Ouattara alors que celui-ci alourdit les dettes de la Côte d'Ivoire. Les indicateurs économiques qu'elles annoncent, ne font pas référence à l'augmentation de ces dettes au niveau de la politique économique globale. La croissance évoquée pour cacher les tares de la gouvernance de Ouattara ne sert évidemment pas les intérêts quotidiens des Ivoiriens. Tout ce qui est décliné plus haut traduit la situation réelle de la Côte d'Ivoire qui s'affirme par l'intensification d'un climat délétère ; et par une absence de la démocratie. Sous Ouattara, la Côte d'Ivoire n'est donc pas un pays de droit nonobstant les annonces de grandes campagnes de communication qui n'ont pour but que d'induire l'opinion internationale en erreur.

La démonstration est faite qu'Alassane Dramane Ouattara a fait reculer la Côte d'Ivoire. La rébellion de septembre 2002 qui a pris le pouvoir – suite à plus de huit ans de gangstérisme et – après avoir causé une situation à feu et à sang, est un vrai cancer pour la Côte d'Ivoire. Le pouvoir actuel agit contre les intérêts des populations ivoiriennes. Les populations souffrent parce qu'elles n'ont pas de loin le minimum vital. C'est ce qui provoque des soupirs cumulés à grande échelle. Les populations – même si les élites ne le traduisent pas toujours du fait d'une cupidité insoupçonnée chez certaines qui ont habillé des manteaux socialistes pour troubler la vigilance de l'opinion – n'entendent pas voir le contentieux électoral en cours passer par pertes et profits. Les difficultés que les populations éprouvent ; l'insécurité criante auxquelles elles sont en proie ; la justice des vainqueurs qui continue de creuser un faussé entre les populations ; les problèmes fonciers liés aux terres prises de force par les allogènes ; le rattrapage ethnique (les noms à consonance du nord ivoirien sont ceux qui bénéficient de micro-crédits) dont les effets désastreux grèvent considérablement la cohésion nationale si tant est qu'il en reste après le grand gâchis que nous connaissons ; les crises à répétition de l'école et la promesse aux FRCI non tenue ;... sont autant de difficultés qui pèsent lourdement sur le vécu des populations.

Ouattara ne cherche à régler aucune de ces questions qu'il est en campagne pour un autre mandat. C'est à se moquer du peuple qu'il dit diriger. C'est le sens de la problématique – posée en titre – que nous avons choisie d'examiner. Tout bien pesé, Il sera difficile à Ouattara de faire un passage en force, comme il est en train de le préparer. Parce qu'il nous semble que les leaders politiques sont en train de comprendre que l'essentiel aujourd'hui, est de sauver la Côte d'Ivoire. C'est donc dans un élan de solidarité que les forces politiques progressistes, en conformité avec les vœux des populations en très grande souffrance, doivent reprendre le pouvoir à Alassane Dramane Ouattara ni pour un clan ni pour une nouvelle oligarchie mais pour le bien-être des Ivoiriens.

Une contribution de Dr Claude Koudou

Enseignant-Ecrivain, Directeur de la Collection « Afrique Liberté » chez les Editions L'Harmattan