Côte d’Ivoire: Pascal Affi N’Guessan entendu sur l’assassinat du général Robert Guei

Par IvoireBusiness - Côte d’Ivoire. Pascal Affi N’Guessan entendu sur l’assassinat du général Robert Guei.

Pascal Affi N'Guessan.

Un juge d'instruction militaire a entendu, lundi, l'ex-chef du FPI, Pascal Affi N'guessan, exclu du parti pour haute trahison et collusion avec le régime Ouattara dont il est le nouvel allié, dans l'optique de tourner la page du Président Laurent Gbagbo et faciliter le maintien au pouvoir d'Alassane Ouattara.

Le commissaire du gouvernement (procureur militaire), Ange Kessi Kouamé, a en effet confirmé la comparution de Pascal N’Guessan, ex-président du FPI, exclu pour haute trahison, et Premier ministre au moment de l’assassinat du Général Guéï, survenu en septembre 2002 à Abidjan lors du déclenchement de la rébellion armée des Forces nouvelles de Guillaume Soro contre le régime du Président Laurent Gbagbo.
Le général Robert Guéi a dirigé la junte militaire installée en Côte d'Ivoire après le coup d'Etat du 24 décembre 1999 contre le président Henri Konan Bédié. Il avait été vaincu par Laurent Gbagbo à la présidentielle d'octobre 2000 et chassé du pouvoir par la rue alors qu'il tentait de s'y maintenir.
Le général, âgé de 61 ans au moment des faits, avait été assassiné en même temps que son épouse, le 19 septembre 2002.
Robert Guéi avait été accusé par le régime Gbagbo d'être derrière le putsch raté. Les partisans de Guéi attribuaient en retour au pouvoir la mort de leur chef, ce que le camp Gbagbo a toujours récusé.
Lida Kouassi Moïse, un cadre du parti du FPI actuellement en prison, "a été auditionné vendredi dernier" en tant que ministre de la Défense à cette époque, a ajouté le procureur.
Le parquet militaire a ouvert une enquête le 11 septembre 2012 sur cette affaire ayant abouti à l'inculpation de 16 militaires.
La justice prévoit "l'exhumation du corps et la reconstitution des faits pour déterminer avec précision les circonstances de la mort" du général.
Le petit parti de Guéi, l'UDPCI, fait partie des alliés du président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et candidat à sa réélection en octobre prochain, alors qu'il est inéligible selon l'article 35 de la Constitution.
De plus en plus de voix s'élèvent au sein de l'opposition pour exiger son retrait du pouvoir.
Un récent sondage d'Afrobaromètre indique que 86% des ivoiriens sont pour le respect de la constitution et la limitation des mandats présidentiels.

Patrice Lecomte