Côte d’Ivoire - Naissance du SAACI: Syndicat autonome des agriculteurs de Côte d’Ivoire

Par IvoireBusiness - Côte d’Ivoire - Naissance du SAACI. Syndicat autonome des agriculteurs de Côte d’Ivoire.

Planteurs de Côte d'Ivoire. Image d'illustration.

MANIFESTE DES AGRICULTEURS

I- INTRODUCTION
L’histoire de la Côte d’Ivoire a connu un virage important avec le concours des agriculteurs par l’entremise du Syndicat Agricole Africain qui, en se muant en Parti Démocratique de Cote d’Ivoire a conduit le pays à l’indépendance.
Cet état de fait va donner la pleine mesure de la force de ceux ci.
En conséquence de cause, le PDCI, une fois au pouvoir va imposer la pensée unique et interdire l’autonomie des organisations agricoles.
Dorénavant toute organisation existante devra être affiliée au parti. Ainsi les seules organisations existantes furent les GVC (Groupement a Vocation Coopérative).Cette situation qui a duré plus d’une trentaine d’année, va enlever aux agriculteurs tout reflexe de réaction face aux difficultés de leur profession.
Il a fallu attendre la proclamation du multipartisme en 1990, pour voir apparaitre le premier syndicat autonome et les premières coopératives affiliées à celui-ci.
II- NAISSANCE ET EVOLUTION DES ORGANISATIONS AGRICOLES
En milieu rural, le mouvement syndical a pris naissance avec le syndicat agricole africain (SAA). Ce syndicat a vu le jour en réaction contre la discrimination que subissaient les planteurs africains. Leurs produits étaient achetés moins chers que ceux de leurs collègues européens.
Mais après avoir accédé a l’indépendance, le PDCI par son action de domestication des agriculteurs a freiné leur action et s’est substitué a eux donnant l’impression de défendre leurs intérêts par des actions étatiques telles que la stabilisation des prix des produits ou la création des prix pour célébrer ceux d’entre eux considérés comme les meilleurs producteurs. Cela a donné naissance à « la coupe nationale du progrès » et «les médailles du mérite agricole ».
Dans ces conditions, aucune organisation agricole ne pouvait émerger et défendre les intérêts de leur profession.

III- NECESSITE ET INTERET DE L’EMERGENCE DE NOUVELLES FORMES D’ORGANISATIONS DES AGRICULTEURS
La dissolution de la Banque Nationale pour le Développement Agricole (BNDA) en 1991, a privé le mouvement coopératif de crédit agricole. La libéralisation introduite dans la filière de commercialisation à la faveur du programme d’ajustement structurel laisse un nouveau champ d’activité aux organisations d’agriculteurs. Elles en tireront profit si elles font preuve d’une organisation rigoureuse, ce qui les impliquerait dans toutes les étapes de la filière de commercialisation de leurs produits. Cela aboutirait à leur autonomie dans la gestion des affaires agricoles.
Elles pourront accéder a des acquis tels que :
• L’acquisition du droit exclusif de participer a la commercialisation interne.
• L’exclusion des non-producteurs de la filière
Cela leur permettra d’améliorer leur condition de travail, leur revenu et celui des coopératives par :
• La création d’une banque des agriculteurs, d’une usine de sacherie et d’emballage, d’une usine de machinisme agricole et d’une société de transport pouvant les soutenir pour la commercialisation de leurs produits sans intermédiaire dans le circuit de commercialisation interne et externe.
• Le relèvement des prix des matières premières agricoles bord champ
• Le conditionnement et la transformation des matières premières agricoles sur place et la prise de participation dans les industries du chocolat.
L’amélioration des revenus permettra d’améliorer les conditions de vie par :
• La création de mutuelles d’assurance santé, éducation et risques de production
• La modernisation de l’habitat rural et la promotion des énergies renouvelables
• La création d’emplois modernes pour la jeunesse
Avec ces acquis, le monde paysan pourra améliorer ses conditions de vie et de travail. Il pourra participer au développement du pays. Il pourra réduire le taux de chômage en créant des emplois.
IV- CONCLUSION
L’émergence des organisations agricoles autonomes favorisera la mise en œuvre des politiques nationales de développement agricole. En effet, les anciennes formes d’organisations agricoles sont inefficaces parce qu’inadaptées à force de se soumettre à la loi du silence, elles ont perdu tout reflexe de se prendre en charge et sont à la merci des intermédiaires.
Ces nouvelles organisations en prenant leur responsabilité seront un atout pour le développement de l’agriculture et de l’industrie.
Tous pour un nouveau syndicat des agriculteurs ; on émerge mieux que par soi-même.

Secrétaire général : GUILAHOU Marcel Olivier