Côte d’Ivoire : Manifestation du RDR lundi au domicile de Konan Banny après la convocation de trois de ses proches par la police. Rumeur sur l’arrestation de Banny démentie

Par IVOIREBUSINESS - Manifestation du RDR lundi au domicile de Konan Banny après la convocation de trois de ses proches par la police. Rumeur sur l’arrestation de Banny démentie.

Manifestation du RDR lundi 22 décembre 2014 au domicile de Konan Banny à Abidjan-Cocody.

Des militants membres du rassemblement des républicains (RDR) de Ouattara ont manifesté bruyamment ce lundi au domicile abidjanais de Charles Konan Banny, ex-président de la commission vérité réconciliation et paix (CDVR), avant d’être dispersés par la gendarmerie, a-t-on appris de source policière.
Ces manifestants, munis de pancartes scandaient des slogans hostiles à Konan Banny et lui demandaient ce qu’il avait fait des « 16 milliards de Fcfa de budget alloués par le gouvernement à la CDVR ».
Des rumeurs concernant l’arrestation de Charles Konan Banny à sa résidence privée ce lundi, pour détournement des 16 milliards de FCFA du CDVR, et qui ont un moment circulé, ne sont pas fondées selon une source extrêmement crédible.
Ces manifestations de lundi interviennent au lendemain de la convocation par la police de deux proches de l’ex-Premier ministre et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2015. En effet, Sylvain Oka et Arthur Alloco sont poursuivis par la justice ivoirienne pour déterminer l’origine de ‘’5 milliards FCFA’’ découverts sur le compte du premier et un virement de ‘’500 millions’’ sur le compte du deuxième, a déclaré, dimanche soir, une source policière proche du dossier.
Selon cette source, la justice a découvert sur le compte de Sylvain Oka un montant de ‘’ 5 milliards FCFA’’ que l’ex-cadre de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à la retraite, par ailleurs, ‘’trésorier de la campagne de M. Banny’’, selon d’autres sources, est appelé à ‘’ justifier l’origine de ce fonds’’, poursuit la source policière. Il est question selon les enquêteurs de savoir si les 16 milliards FCFA alloués à la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) par l’Etat ivoirien ne sont pas ‘’ passés’’ par ce compte.
Quant à Arthur Alloco, il lui est reproché ‘’ un trou de 500 millions FCFA’’ alors qu’il était directeur par intérim de l’Agence des Télécommunications de Côte d’Ivoire (Atci). Selon les enquêtes, cette somme a atterri dans une ‘’ banque française, BNP-Paribas’’. Lui aussi, devrait s’expliquer sur cet argent, selon notre source.

Mais selon le Porte-Parole de M. Banny, Franck Sran Kouassi, ces arrestations sont « fallacieuses et puériles et l’argument d’enrichissement illicite ne résiste pas à l’analyse.
«La preuve selon lui, « Hoka Sylvain qui s’est immédiatement rendu auprès des autorités policières pour s’informer, a été retenu comme un vulgaire voyou à la police économique, dans des conditions que nous ignorons aux motifs de blanchiment d’argent, enrichissement illicite et détournements de deniers publics ».
M. Aloco Arthur Kouassi s’est quant à lui présenté ce lundi à la police économique. Il a déclaré « être prêt à passer par un emprisonnement pour faire triompher son combat pour la liberté et la vraie démocratie car la prison est faite pour les hommes. Et si c’est pour le combat pour la liberté, la vraie démocratie que nous menons, qu’il faille passer par la prison, nous assumerons ».
Un troisième proche de Banny, Léon Konan Koffi, retenu hors du pays pour des raisons professionnelles, se présentera lui aussi et dès que possible à la police.
Pour Sran Kouassi, il s’agit de convocations et d’arrestations politiques pour empêcher Charles Konan Banny de se présenter à l’élection présidentielle de 2015 : « La nature de ces convocations est surprenante car elles sont lancées la semaine après le dépôt de l’acte d’intention de candidature à la présidentielle de 2015 de M. Charles Konan Banny. Enfin, ces convocations visent l’entourage d’un homme qui est depuis longtemps perçu comme l’adversaire qu’on redoute », dira-t-il.
Et le porte-parole de Banny de conclure : « Tous ces responsables, sont des honnêtes hommes de devoir, des dignes chefs de familles, n’ont absolument rien à se reprocher et naturellement, ils ne se reconnaissent dans aucune de ces accusations insolites et inédites en Côte d’Ivoire. Au surplus, ils n’ont aucun doute que ce qui leur arrive est sinon une grossière erreur, du moins une plaisanterie de mauvais goût ! ».
Nous y reviendrons.

Patrice Lecomte