Côte d’Ivoire : La maman du président Gbagbo est rentrée hier de son exil ghanéen par la route dans un état d’inconscience. Le film d’un retour mouvementé

Par Notre Voie - En exil Au Ghana depuis plus de trois ans, la maman de Gbagbo est rentrée hier dans un état critique.

Laurent Gbagbo et sa mère. Image d'archives.

Il est 16h20 min quand s’ouvre le portail de la résidence
M. Henri G., dans la commune de Cocody, pour
laisser entrer une voiture 4x4 de marque américaine
Ford. Sur la banquette arrière, est allongée une
vieille dame. C’est Gado Marguerite, la mère du président
Laurent Gbagbo. Elle est dans un état critique.
Les yeux fermés et incapable de prononcer le moindre
mot. Les quelques personnes présentes s’activent
rapidement autour du véhicule.
C’est péniblement qu’elle est extraite du véhicule
pour être transportée dans une chambre préparée
pour l’accueillir.
M. Henri G. est un proche parent du président
Gbagbo. « Depuis quelques jours, la vieille refusait de
s’alimenter. Elle ne parlait plus. Et quand elle ouvrait la
bouche, c’était juste pour dire de l’amener dans son
village, j’ai donc envoyé quelqu’un la chercher », témoigne-
t-il.
Mais le voyage a été long et éprouvant pour une vieille
personne de plus de 90 ans déjà dans un état critique.
« Nous sommes partis de la maison (à Accra) à
5h30min. Quand nous sommes arrivés à la frontière,
nous n’avons eu aucune difficulté pour passer côté ghanéen. C’est du côté de la Côte d’Ivoire que nous avons eu des difficultés»,
explique une des personnes qui ont accompagné
la vieille Gado. « La police voulait forcément
qu’on présente la pièce de la vieille. Nous leur avons
dit que comme elle est dans un état grave, que c’est précipitamment que nous avons quitté le Ghana, donc
nous n’avons pas eu le temps de nous assurer que
nous avions ses pièces », poursuit-t-il.
Mais face à l’insistance des policiers, les accompagnateurs
se voient dans l’obligation de présenter la carte
de réfugié de la vieille. D’ailleurs, l’un d’eux qui s’était
approché du véhicule pour dévisager la personne qui
était couchée sur la banquette, s’était rendue
compte qu’il s’agissait bien de la mère du président
Gbagbo. C’est un peu le branle-bas quand la confirmation
vient par la présentation de sa carte de
réfugié.
Le commissaire de police se met alors en colère. Il se
demande pourquoi elle n’est pas dans une ambulance
ou un véhicule médicalisé.
« Ensuite après avoir passé quelques coups de fil
le commissaire nous a autorisés à passer », soutient
l’un des accompagnateurs.
Mais cela a quand même nécessité une grosse perte
de temps.
C’est donc dans la plus grande discrétion que la famille
du président Gbagbo a décidé de faire rentrer sa
maman au pays après plus de trois ans d’exil forcé au
Ghana.
Le comité d’accueil était composé de quelques personnes
membres de la famille.
« C’est pour éviter que le pire arrive au Ghana
et surtout pour obéir à sa volonté que nous avons décidé
de la faire venir dans la plus grande discrétion. Mais
il fallait d’abord que j’essaie de mettre de l’ordre à la
maison à Blouzon avant de l’y amener».
Mais, sûrement, son état critique nécessitera une
hospitalisation. Avant un autre long voyage vers son
village natal.

Boga Sivori